Un Algérien expulsé avant son procès pour viol et séquestration d'une adolescente

Homme menotté

C’est une bien étrange histoire que celle d’un Algérien condamné à 10 ans de prison pour viol et séquestration. En séjour irrégulier en Belgique, le reconnu coupable, au moment de la condamnation, était déjà en Algérie. S’était-il enfui ? Aucunement ! Il avait tout bonnement été renvoyé en Algérie par l’Office des Étrangers avant même son procès.

Les faits remontent à 2019, et ce qu’on reproche à Mohamed Tomi est tout de même grave : séquestration et viol d’une adolescente. La jeune fille avait fugué de chez elle et a été « recueillie » par le jeune algérien dans un squat à Marchienne-au-Pont où logent d’autres personnes dans la même situation. Mohamed Tomi, selon les résultats de l’enquête, avait séquestré l’adolescente, la frappait lorsqu’elle ne voulait pas entretenir de relations sexuelles et, enfin, la violait. Tout cela, précise-t-on, dans l’indifférence la plus totale des autres « locataires » du squat.

La séquestration aura duré 15 jours, après quoi la jeune fille raconte à ses parents les supplices qu’elle avait subis. « Elle explique notamment que Mohamed Tomi était toujours présent et qu’il la surveillait, ne la laissait pas partir. Quand il voulait des relations sexuelles, il la frappait et la violait. Quand elle tentait de partir, il la frappait et l’insultait », détaille Me Marie-Anne Paridaens, l'avocate de la victime. Et un jour, la jeune fille serait parvenue à contacter sa mère au téléphone. Celle-ci aurait alors sommé Mohamed Tomi de lui ramener sa fille.

Expulsé en Algérie avant son procès

Entendu à l’époque, Mohamed Tomi avait nié les faits, expliquant que, s’il avait recueilli la jeune fille c’était dans la perspective de la protéger. « Elle se serait retrouvée chez les bledards de la rue Turenne et n’aurait pas été en sécurité », avait-il plaidé. Le parquet, balayant d'un revers de la main les arguments de Mohamed Tomi, avait alors requis dix ans de prison, et c’est la condamnation qui a été prononcée le mercredi 9 novembre 2022 par le tribunal de Charleroi. Une arrestation immédiate a été demandée dans la foulée par le procureur. Mais voilà que le coupable n’est pas sur le territoire belge. Et la raison est toute simple : il a été expulsé vers l’Algérie par l’Office des Étrangers avant même son procès.

« Incroyable ! », se sont émus tant le substitut que les juges à l’audience. « D’habitude, après leur condamnation et leur peine de prison, on les relâche dans la nature avec un ordre de quitter le territoire en espérant qu’ils abandonneront la Belgique d’eux-mêmes et là, on l’expulse avant même qu’il soit jugé », se sont-ils indignés.

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