De nombreux Algériens font de l'immigration au Canada un rêve. Pour eux, s'installer dans ce pays de l'Amérique du Nord offre les garanties d'une meilleure vie sur le plan économique et social. Mais il se trouve que ce rêve se transforme parfois en cauchemar, comme c'est le cas de cette famille algérienne contrainte de quitter la Canada et de revenir au bled faute de pourvoir le loyer.
Pays d'immigration par excellence, le Canada attire ces dernières années de plus en plus d'Algériens. Ils sont en effet des milliers, notamment les plus qualifiés, à immigrer au Canada et dans la majorité des cas en famille. Une fois arrivés au Canada, de nombreux Algériens se retrouvent confrontés à des obstacles, notamment en matière d'hébergement.
En effet, lorsqu'un immigré arrive au Canada, il doit se mettre à la recherche d'un logement. Et cela n'est pas une sinécure. C'est ce que rapporte Radio-Canada dans un article consacré à cette question dans son édition du 26 novembre. Un article qui évoque les difficultés que rencontrent les nouveaux immigrants au Canada pour payer le loyer d'un logement. Lorsque ces nouveaux migrants arrivent au Canada, ils sont souvent confrontés à la difficulté de se payer un loyer. La majorité des propriétaires imposent des mois de loyer d'avance – jusqu'à 12 mois ! – alors que les locataires ne disposent pas de la somme nécessaire.
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Des nouveaux migrants au Canada contraints de payer jusqu'à 12 mois de loyer d'avance
Ces immigrés se retrouvent alors dans des difficultés financières dès leur arrivée. Et parmi ceux qui ont témoigné de ces difficultés, l'on retrouve une famille algérienne arrivée récemment dans le pays de l'Érable. Dans son témoignage à Radio-Canada1, Yasmine affirme qu'elle a eu du mal à louer dans la région de York lorsqu'elle avait un statut de résidente temporaire. Après avoir réussi à s'installer, un certain temps, à Vaughan – non sans avoir payé selon elle une année d'avance de loyer, dont six mois en « chèques postdatés » –, Yasmine et sa famille n'arrivent plus à payer le loyer, faute de ressources financières.
C'est avec une grande tristesse que cette famille de trois personnes a fini par retourner en Algérie. « On a tout abandonné. On a vendu tous nos meubles, bradés », témoigne Yasmine. Un coup dur difficile à surmonter. « Je suis passée par un épisode de dépression quand je suis rentrée, parce que c'était un futur qui a été imaginé », confie-t-elle. « Autant j'étais sûre de moi, de mes compétences, de mes projets, de mes ambitions, autant maintenant, j'ai peur de faire quoi que ce soit, en fait », ajoute-t-elle.
Yasmina souhaite surtout qu'Immigration et Citoyenneté Canada informe davantage les nouveaux arrivants dans le pays au sujet de l'hébergement.« Ce serait bien d'être informés sur nos droits au logement avant d'arriver au Canada, comme ils le font pour les permis de travail », souligne-t-elle. En dépit de cette mauvaise expérience, Yasmine ne veut pas lâcher : elle se prépare à revenir au Canada avec sa famille l'année prochaine « mieux outillée » face à ce qui l'attend.