L’histoire du chanteur algérien Soolking continue de susciter de l'intérêt chez les Algériens de part et d'autre de la Méditerranée. S’il n’a pas fait la traversée en bateau, l’artiste est venu en situation irrégulière en France, où il a vécu la vie de harraga pendant quelques années. Devenu aujourd’hui l’un des chanteurs les plus écoutés dans le monde, Soolking est une source de fierté pour la jeunesse algérienne en quête de réussite.
À l’instar de nombreux jeunes algériens de son âge, Soolking, de son vrai nom Abderraouf Derradji, avait décidé de quitter l’Algérie pour chercher un meilleur avenir ailleurs. « Ce qui m’avait poussé à partir était de chercher du travail. Je crois que c’est le souci de nombreux Algériens. Moi en tant que chanteur et danseur, c’était encore plus difficile de travailler en Algérie. C’est ce qui m’avait alors incité à partir » raconte Soolking dans un entretien accordé au youtubeur algérien installé en France Houssem Wahrani.
En parlant de l’immigration, l’auteur de « Liberté » affirme que les jeunes qui viennent en Europe et particulièrement en France dans le but d’améliorer leur cadre de vie vont finir par réussir. « Ceux qui viennent pour travailler, quel que soit leur métier, vont réussir », insiste-t-il, non sans encourager les jeunes Algériens à partir. « Il y a du travail ici. Il suffit d’être sérieux. Évitez les mauvaises fréquentations et vous allez réussir », lance encore le chanteur qui a fait récemment un tabac aux États-Unis.
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« Même lorsqu’on est harrag, ont peut réussir en Europe », affirme Soolking
Soolking a d’ailleurs tenu à raconter sa propre expérience lorsqu’il était en situation irrégulière en France. Il révèle qu’il évitait de fréquenter les lieux malfamés et que malgré sa situation de harrag, il se débrouillait pour vivre. « Je travaillais en noir chez des Algériens, des Marocains et des Tunisiens », raconte Soolking, qui affirme avoir exercé plusieurs métiers, dont celui de vendeur de cigarettes.
« Même lorsqu’on est sans-papiers, ont peut réussir en Europe. Il suffit de faire preuve de sérieux. Tu peux travailler même au noir et gagner bien ta vie. Tu peux même te permettre de louer un appartement et partir en vacances à Nice ou à Marseille comme le font tous les Français », ajoute le chanteur. « C’est vrai que l’idéal est d’avoir un poste stable, mais on peut aussi réussir en exerçant plusieurs métiers. Moi-même j’avais exercé comme vendeur de cigarettes et déménageur à mes débuts avant d’exercer par la suite mon métier de chanteur », explique Soolking.
C’est pour dire que le parcours du chanteur était vraiment semé d’embuches à son arrivé en France, à l’instar d’ailleurs de la majorité des harraga algériens. D’ailleurs, Soolking ne cache pas qu’il se reconnait dans le parcours de tous ces jeunes arrivés en Europe de manière irrégulière. Les chansons qu’il avait composées au début de sa carrière de chanteur en France font toutes référence à la harga. C’est le cas de son titre culte « sans-visa ».
« Je n'encourage pas les jeunes à venir en Europe sur des embarcations de fortune », lance Soolking
« C’est une chanson ou je dis "sans visa, sans papiers, On viendra même à pied" et je raconte à travers elle ma propre expérience de harrag. C’est l’expérience de tous les harraga algériens. Ce n’est pas un appel pour inciter les jeunes à l’immigration clandestine, mais c’est une réalité que j’ai vécu moi-même et dans laquelle se reconnaissent beaucoup de jeunes harraga algériens. C’est surtout pour montrer la détermination de ces harraga pour réussir », insiste le chanteur.
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Lors de son entretien, Soolking a tenu aussi à évoquer sa nouvelle chanson « Ya lbahri », sortie cette année et dans laquelle il appelle les jeunes à faire attention aux dangers de la migration clandestine. « Traverser la mer sur des embarcations de fortunes n’est pas la solution. Je n’encourage personne à prendre ce risque, car pour moi c’est un suicide. Dans cette chanson je raconte les risques encourus par les harraga. Je leur dis qu’il faut éviter de s’aventurer en mer, car il existe plusieurs façons d’arriver en Europe », ajoute encore Soolking.