La France essaie de calmer le jeu avec le Maroc

Drapeaux du Maroc et de la France

Les relations en dents de scie entre la France et le Maroc continuent de faire réagir les hommes politiques des deux bords. Ainsi, après certains gestes d'apaisement qui présageaient le réchauffement des relations entre les deux pays, il semble que les choses se soient envenimées.

Ce constat ne vient pas du néant : plusieurs décisions du côté marocain le confirment. Le gouvernement marocain a annulé les rencontres qui devaient avoir lieu les 23 et 24 janvier avec le sous-directeur Afrique et Moyen-Orient du ministère français de la Défense, l’ingénieur général de l’armement Olivier Lecointe. Le Maroc a avancé un argument qui ne peut convaincre personne : il s'agit d'un « agenda chargé »1, alors que ces rencontres ont été prévues depuis longtemps. Le comité consultatif de coopération judiciaire qui devait se tenir les 30 et 31 janvier a lui aussi été annulé. Une réaction à la résolution du parlement européen pour certains et un malaise profond pour d'autres2.

Cependant, Paris essaie de calmer le jeu. La France affirme le contraire de ce qui est annoncé dans les médias. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a expliqué que la France n'est pas en crise avec le Maroc. Cette déclaration en porte-à-faux avec les données actuelles est destinée aux parlementaires marocains qui se déchaînent sur la France et également à une virulente campagne de presse anti-française des médias locaux. « Nous sommes au contraire dans un partenariat d'exception que nous entendons nourrir », a déclaré Anne-Claire Legendre lors d'un point presse, soulignant la volonté de Paris d'inscrire cette relation bilatérale « dans les 10 à 20 ans » à venir.

Pour confirmer les bonnes relations entre la France et le Maroc, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a rappelé la visite de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna en décembre au Maroc. « C'était une visite très positive », souligne cette responsable française qui indique que la visite est un « jalon important » de celle du président Emmanuel Macron prévue en principe au cours du premier trimestre3.

Cependant, la visite du président français n'est pas encore confirmée, bien qu'annoncée à la fin du mois de janvier en cours. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères révèle qu'elle aura lieu au premier trimestre. Une façon détournée d'annoncer le report de cette visite qui en soi est un autre signe de malaise.


  1. Visites annulées et malaise : le Maroc refuse de perdre sa place de gâté de l'Europe 

  2. Résolution du parlement européen : La fuite en avant du Maroc 

  3. Emmanuel Macron en visite au Maroc en janvier 2023 ? 

Retour en haut
Share via
Copy link