Marocgate : Un documentaire de la chaîne ARTE enfonce le Maroc

Maroc Gate

La levée de boucliers sur le Maroc prend de l'ampleur en Europe. Après les eurodéputés qui ont voté une résolution contre le Royaume, c'est au tour des médias de s'intéresser au scandale de corruption qui a secoué le Parlement de l'UE. Le Maroc est cité dans ce scandale et son lobbying est mis en avant. Ainsi, après la presse écrite qui a fait des révélations, c'est maintenant la chaîne de télévision franco-allemande de service public Arte qui diffuse un reportage sur ce scandale de corruption.

Le Maroc est donc sous les feux des projecteurs, ces derniers jours. Le parlement européen l'a épinglé sur la question des journalistes emprisonnés. La commission Pegasus du même parlement va discuter du scandale d'espionnage dont le royaume est accusé. L'enfant protégé de l'Europe perd de plus en plus son statut1. Il est également au centre d'intérêts des médias. Un reportage de la chaîne franco-allemande Arte enfonce le clou.

Dans ce reportage intitulé « Marocgate : à quoi joue le Maroc ? » , la chaîne de télévision fait une rétrospective sur certaines décisions prises par le Parlement européen et influencées par le Maroc. Il s'agit notamment de l’affaire Pegasus, des accords de pêche avec le Maroc et également du respect des droits humains dans le Royaume. La chaîne s'est interrogée plus globalement sur le statut de l'État protégé par l'Union européenne. Le Maroc a été pendant 25 ans hors d'atteinte du Parlement grâce à son influence dans cette institution.

Le Maroc a tissé une toile d'araignée au parlement européen

Dans ce reportage, le directeur du Centre d’étude sur le monde arabe à Genève, Hasni Abidi, a affirmé que « l’affaire Pegasus, c’est l’usage excessif par les autorités marocaines d’un logiciel d’espionnage vendu par Israël à très peu d’États. Le Maroc en a bénéficié et la justice a parlé de 100'000 personnalités qui ont été espionnées, dont bien sûr des personnalités européennes, des parlementaires et des ministres ». « Évidemment, toutes les chancelleries occidentales ont tout fait pour étouffer cette affaire et certains parlementaires proches des autorités marocaines ont aussi tout fait pour que le Parlement européen ne condamne pas les pratiques marocaines en termes d’espionnage », révèle également Hasni Abidi.

En tout cas, tout au long du reportage, les témoignages se suivent et accablent le Maroc et également certains députés européens sous sa coupe. Cependant, Arte affirme que « le temps de l’impunité (du Maroc) est révolu depuis la mi-janvier, quand les parlementaires européens ont adopté avec une majorité écrasante une résolution condamnant les atteintes à la liberté d’expression au Maroc, en citant notamment le cas d’Omar Radi, un journaliste indépendant critique à l’égard du pouvoir et condamné à 6 ans de prison ». Cette résolution « constitue un tournant dans la pratique du Parlement européen à l’égard du Maroc. Jamais auparavant le Parlement européen n’a osé franchir ce cap, condamner publiquement et presque avec unanimité le Maroc », constate Hasni Abidi. Il reste à savoir si ce tournant n'est pas conjoncturel et si le Maroc va réussir à reprendre le dessus en sachant que le Royaume a tissé une toile d'araignée dans ce parlement.


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