Sahara occidental : L'Espagne reconnait son erreur à demi-mot

Drapeaux de l'Algérie et de l'Espagne

Le changement de position de l'Espagne sur le dossier du Sahara occidental a eu des répercussions sur ses échanges économiques avec l'Algérie. Plusieurs entreprises espagnoles ont été impactées par cette crise, née de la décision du gouvernement de Pedro Sánchez. Elles ont dû subir des pertes colossales. Jusqu'à présent, ce gouvernement a campé sur ses positions, malgré les critiques de l'opposition et les réclamations des hommes d'affaires espagnols qui traitent avec l'Algérie. 

Cependant, les choses semblent évoluer. Le gouvernement espagnol reconnait à demi-mot que sa décision de changer de position sur le Sahara occidental n'a pas été très réfléchie. En effet, selon le journal espagnol El Independiente, le gouvernement espagnol admet, pour la première fois, que les conséquences de cette décision sur les relations commerciales avec l' Algérie, jusqu'alors principal partenaire gazier, n'ont pas été mesurées. Le slogan est désormais de tout miser sur la carte marocaine.

C'est ce qu'ont affirmé les hauts fonctionnaires du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme géré par Reyes Maroto. Ces cadres ont envoyé ce message clair à certains hommes d'affaires espagnols touchés par la crise ouverte avec l'Algérie.

Ce message a été adressé à ces entreprises lors d'une des réunions tenues au ministère. Des entreprises espagnoles basées notamment en Algérie. Le gouvernement a donc répondu aux préoccupations de ces entreprises qui sont au bord de la faillite après plusieurs mois de crise avec l'Algérie. Le gouvernement espagnol reconnait donc qu'il « ne pouvait ni savoir ni prévoir les conséquences » d'une décision qui reconnait le plan marocain d'autonomie au Sahara occidental comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit.

Les plaintes des hommes d'affaires espagnols

De leur côté, les hommes d'affaires espagnols reprochent au gouvernement d'avoir tout fait pour satisfaire le Maroc, sans prendre en compte les dommages que cela pourrait entraîner dans les relations avec l'Algérie. Des médias affirment que les pertes accumulées par les entreprises espagnoles, ayant des affaires en Algérie, dépassent déjà les 600 millions d'euros. Des pertes qui s'accumulent, étant donné qu'aucun signe d'apaisement n'est visible entre les deux pays pour l'instant.

Par ailleurs, en réponse au gouvernement qui veut que ces entreprises s'orientent vers le marché marocain, les entrepreneurs espagnols ont exprimé leurs désaccords. « Nous exprimons notre total désaccord avec les raisons invoquées et nous corrigeons leur conclusion. Il est nécessaire de faire une lecture correcte des causes, telles que la pandémie de Covid et les graves problèmes politiques internes que le changement de président a entraînés. Tout cela a contribué à un important refroidissement de l'économie algérienne, seule et principale cause directe de la réduction des importations algériennes à un niveau général et non spécifique au marché espagnol », explique un entrepreneur au journal espagnol El Independiente.

Espagne-Algérie : Pas de changement dans un futur proche

« Ils nous ont littéralement dit que nous n'aurions pas dû mettre tous nos œufs dans le même panier, alors que dans de nombreux cas, le marché algérien a été pénétré avec le soutien de l'administration espagnole », se plaignent d'autres hommes d'affaires. Le ministre espagnol a également avoué que la situation avec l'Algérie est compliquée et que pour l'instant aucune solution ne se pointe à l'horizon. Ce à quoi les hommes d'affaires ont répliqué : « vos commentaires nous frustrent. Cela démontre un manque d'empathie envers les entreprises, qui ont investi des efforts, du dévouement et des ressources depuis 1999 dans l'ouverture et la consolidation d'un marché aussi particulier et exigeant que celui de l'Algérie. S'il n'y est pas remédié, nous serons condamnés à perdre notre position stratégique en Algérie, à devoir repartir à zéro avec la perte d'un marché où il est déjà implanté ».

Il faut dire que depuis le début de cette crise, qui a fait suite au changement de position de l'Espagne sur la question du Sahara occidental, plusieurs entreprises espagnoles se retrouvent en difficulté. Pour le président de la Chambre de commerce algéro-espagnole : « les chefs d’entreprise espagnols savent qu'acheter plus de gaz d’Algérie va permettre aux industriels d’avoir une facture énergétique moins enlevée et donc des coûts de production moins élevés. La facture énergétique des industriels espagnols a été multipliée au moins par deux et les fabricants de céramique ont exprimé leur mécontentement. Les patrons espagnols ne sont pas contents de la situation de blocage des relations avec l’Algérie ». Il faut aussi souligner que cette situation risque de perdurer, et cela au grand dam des entreprises espagnoles qui commercent avec l'Algérie.

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