S’exposer sur TikTok n’est pas sans conséquences, surtout quand la culture ne s'y prête pas. Et c’est ce qu’une mère algérienne a compris à ses dépens. En effet, après quelques danses sur cette plateforme, qui est loin de faire l’unanimité en Algérie, la jeune maman s’est vu retirer la garde de sa fille unique.
Sur une vidéo récente diffusée sur TikTok, on voit une jeune femme, en détresse, implorer de l’aide pour « récupérer » son unique fille sans laquelle « elle ne pourrait pas vivre », dit-elle. La vidéo a suscité beaucoup d’émoi et a été largement commentée. Les uns ont compati quand d’autres ont jugé que c’était la juste punition de la jeune maman qui, « contre culture et us », a osé danser au vu et au su de tout le monde. Et sans voile, elle qui était, par le passé, voilée.
Car avant la vidéo où elle implore de l’aide, la jeune maman en avait fait d’autres où elle dansait, et c’est ce qui n’a pas été du goût de son ex-mari – le père de l'enfant – qui s’est dépêché de déposer plainte. Pièces à conviction : les vidéos des danses. Plaidoyer : le comportement de la jeune maman est immoral et constitue un danger pour la petite. Et le verdict n’était que trop prévisible : le juge décide de retirer la garde de la fille à sa mère et de la confier au père, le plaignant.
Danse sur TikTok : entre liberté et morale
Au moment où des internautes – pas trop nombreux, il faut bien l’avouer – ont exprimé leur soutien à la jeune maman, d’autres ont salué et la démarche du père et la « sage » décision du juge. « Il fallait bien sauver la petite du danger de la mère », a écrit un internaute. Et d’ajouter : « ce n’est pas dans nos traditions d’exposer son corps de la sorte. Bien fait pour sa gueule ! » Certains ont jugé que cette affaire fera réfléchir les Algériennes à deux fois avant de se mettre à danser sur les réseaux sociaux – « une bonne chose », estiment-ils, en somme. Et, comme il fallait s’y attendre, la plupart des commentaires ont évoqué la religion qui condamnerait ce genre de pratiques.
