Le mois de ramadan est connu pour la consommation des dattes. Au Maroc, cette denrée est très appréciée par la population qui rompt généralement le jeûne avec des dattes et du lait – comme le veut la tradition musulmane. Cependant, dans cette conjoncture de crise entre le Maroc et l'Algérie, la datte algérienne n'est pas la bienvenue dans le royaume. En effet, en plus de la campagne de boycott lancée par des internautes marocains, des responsables et partis politiques abondent dans ce sens au nom du contrôle de qualité.
C'est le cas du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui, sous prétexte de « contrôle qualité des dattes importées » au Maroc, s'est attaqué aux dattes algériennes. En effet, le député du parti Addi Chagiri s'est adressé au ministère marocain de l’Industrie et du Commerce pour l'interpeller avec une question écrite sur le sujet. Ce député s'est notamment interrogé sur les mesures prises par le gouvernement pour « valoriser le produit national des dattes et le protéger de la concurrence déloyale ».
Jusque-là, cette question peut être « légitime ». Cependant, dans cette interpellation, le député cible les dattes algériennes non pas sur le plan de la concurrence, mais plutôt sur le plan de la qualité. « Avec l'avènement du ramadan, le débat reprend sur la qualité des matières les plus consommées en ce mois sacré, dont les dattes, très appréciées des familles marocaines. Cela pose la question de l'abondance du produit local et de l'accession à l'autosuffisance, face aux produits importés des pays voisins qui envahissent les marchés nationaux », écrit le député en ajoutant surtout que « le produit algérien importé en contrebande via le Mali et la Mauritanie par le passage d’El Guerguerat […] ne respecte pas les normes minimales de sécurité et de santé ».
Le député reprend d'anciennes accusations qui se sont avérées fausses en affirmant que « des analyses en laboratoire ont précédemment prouvé que les dattes algériennes exportées vers les pays européens contiennent des substances cancérigènes qui nuisent directement à la santé humaine, en raison de l'utilisation de pesticides et de produits chimiques interdits ».
Il faut dire que cette campagne n'est pas nouvelle1. Chaque mois de ramadan, des internautes et des politiciens marocains s'attaquent aux dattes algériennes. Cependant, même l’Office marocain de sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) n'a rien trouvé à redire sur ces dattes2. Lors de la précédente campagne contre ce produit algérien, cet office a affirmé que la plus grande partie de ces dattes est de très bonne qualité.
Maroc : Une campagne de boycott des dattes algériennes suscite la polémique ↩
Malgré les rumeurs, les dattes algériennes sont de plus en plus prisées par les consommateurs marocains, Le 360 ↩
