Mort d'un lycéen algérien en France : Du nouveau dans l'affaire

Nadir Bekkadour-Benatia avec sa famille

Il y a du nouveau dans l'affaire de la mort du lycéen algérien lors d'une épreuve du bac à Lille, dans le nord de la France. De la part de la procureure de Lille, du ministère de l'Éducation, mais aussi de son propre père, qui est très remonté suite à la mauvaise prise en charge de son défunt fils dans les 20 minutes qui ont suivi son malaise cardiaque.

Le 21 mars, le jeune Nadir Bekkadour-Benatia, 19 ans, devait passer une épreuve de spécialité du bac. Il s'est effondré en classe devant ses camarades et les surveillants, mais selon divers témoignages, les surveillants et autres encadreurs des épreuves du bac n'ont pas réagi, dit-on, pour ne pas perturber le déroulement de l'épreuve d'économie. Évacué du lycée Gaston Berger vers le Centre hospitalier de Lille, il y décèdera quelques heures plus tard.

Selon le témoignage du père éploré, Tidjani Bekkadour-Benatia, des élèves lui ont affirmé que le jeune Nadir était resté seul par terre inanimé entre 15 et 20 minutes. On a même demandé aux élèves de continuer l'épreuve d'économie comme si de rien n'était. C'est ce qui a révolté le père du lycéen, qui rappelle que son fils était « cardiopathe » et que tout le lycée était au courant de sa maladie. C'est ce qui enrage ce père, qui a enterré son fils à Oran en Algérie et qui a finalement décidé de déposer plainte pour « non-assistance à personne en danger ».

Mort d'un lycéen algérien à Lille : deux enquêtes ouvertes et un dépôt de plainte

« Pour la mémoire de mon fils, je dois faire quelque chose. Nous avons donc décidé de porter plainte dès notre retour en France dans les prochains jours pour non-assistance à personne en danger », a fait savoir à TF1info Tidjani Bekkadour-Benatia qui rappelle que « quand vous avez un enfant qui souffre de graves problèmes de santé, on remplit des papiers en début d'années, toute l'école est au courant. Personne ne pouvait ignorer la maladie de Nadir, et un médecin aurait dû être présent dans l'établissement pour intervenir au plus vite auprès de mon enfant. On l'a laissé seul, un long moment et au final, c'est une élève qui l'a mis en position latérale de sécurité en attendant les secours qui seraient arrivés bien après. Qui peut trouver ça normal ? ».

En plus du dépôt de plainte de la famille, deux enquêtes sont décidées séparément. La procureure de Lille a ouvert une enquête en recherches des causes de la mort. Une réaction naturellement du parquet dans ce genre de circonstances, mais le ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse a également réagi de son côté au drame qui a touché le jeune Algérien et sa famille. Il vient de lancer une enquête administrative pour évaluer les modalités de prise en charge de l'élève avant l'arrivée des secours et la gestion de la situation de crise au sein de l'établissement.

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