Chaque mois de ramadan, une campagne de boycott des dattes algériennes est organisée au Maroc. Cette année encore, dans une conjoncture de crise entre le Royaume chérifien et l'Algérie, la datte algérienne n'est pas la bienvenue. À dix jours de la fin du mois de ramadan, alors que cette polémique s'est calmée, un député socialiste vient la raviver.
En effet, au moment où ce sujet ne fait plus l'actualité, le député du parti USFP Mohamed Baaziz relance le débat sur les dattes algériennes. L'importation des dattes algériennes pose problème, de l'avis de ce député. Il a adressé une lettre au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts dans laquelle il met en garde contre ce produit. « L'importation de dattes algériennes et leur commercialisation sur le marché national nécessitent prudence et vigilance alors que des informations circulent sur la présence de substances cancérigènes dans ces dattes», écrit ce député.
Le député interroge le ministre en lui demandant : « Quelles sont les démarches qui seront prises par l'Office national de Sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) afin d’éclairer la lanterne des consommateurs marocains sur ce sujet ? Et quelles sont les mesures que votre ministère prendra afin d'assurer la protection de la santé des Marocains contre les maladies résultant de l'importation de certains produits alimentaires ? »
Les interrogations sur la qualité des dattes algériennes reviennent donc sur la scène politique marocaine. Des interrogations qui rentrent dans une logique politique loin des préoccupations des Marocains. En effet, de l'avis même d'instances marocaines, les dattes algériennes sont de très bonnes qualités . La Fédération marocaine des droits du consommateur avait affirmé dans un communiqué publié le 17 mars que les dattes algériennes ne présentent aucun danger pour le consommateur1.
Cette fédération a donc tranché sur ce sujet qui a alimenté la chronique pendant plusieurs jours au début du ramadan. Une polémique qui s'est estompée, mais qui est maintenant ravivée par le député qui révèle indirectement que la campagne contre la datte algérienne n'est pas basée sur le produit lui-même, mais est simplement une guerre économique.