La bataille fait rage entre l'Algérie et le Maroc pour le passage d'un gazoduc long de quelques milliers de kilomètres. Ce gazoduc passera-t-il par le Maroc ou par l'Algérie ? Aucune réponse définitive, mais il semble que la bataille pour ce gazoduc ait été gagnée par l'Algérie du moment où c'est son « projet » qui est le plus viable à court terme.
Dans cette bataille, un nouveau pas vient d'être franchi et l'Algérie a gagné un soutien de taille. En effet, le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, s'est aligné du côté algérien. Il a annoncé le soutien de la BAD au projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie. Adesina a affirmé que « ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient ».
Ce soutien est un juste retour pour l'investissement de l'Algérie dans le développement du continent : « Je salue les efforts de l’Algérie pour soutenir les pays africains à revenus très bas. Je salue aussi l’engagement de l’État algérien pour sa contribution à la reconstitution du Fonds africain de développement, avec 10 millions de dollars, soit une contribution très importante, qui fait de l’Algérie l’un des plus importants contributeurs africains dans ce fonds », affirme donc le président du groupe de la Banque africaine de développement.
Akinwumi Adesina précise l'engagement de sa banque et sa collaboration avec l'Algérie : « L’Algérie est un pays très important pour la BAD, c’est l’un des actionnaires qui ont répondu présents dès la création de la Banque ». « L’Algérie soutient tout ce qui concerne l’Afrique et tout ce qui concerne l’intégration régionale, surtout en ce qui concerne les infrastructures. Il y a aussi le secteur pharmaceutique où l’Algérie fait beaucoup de progrès dont l’Afrique peut en tirer profit », déclare encore Adesina.
Gazoduc Nigéria-Europe par l'Algérie : Une solution plus « viable » ?
Il faut souligner que les choses sont bien parties pour que le gazoduc passe par l'Algérie. D'ailleurs, les études sont en cours, selon le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab qui s'est exprimé sur le sujet le 18 février de l'année en cours1. Le ministre a réaffirmé « l'importance de cette installation à dimension continentale, dont les études techniques sont en cours ». Il a expliqué, concernant la partie qui prendra en charge la réalisation du tronçon traversant le Niger, que « la décision sera prise en accord avec la partie nigérienne ». Il a assuré que « le projet africain profitera aux pays qu’il traverse et même aux pays voisins ».
Il faut également rappeler que le gazoduc Nigeria-Europe, s'il passe par l'Algérie, ne sera long que de quelque 4000 kilomètres. Techniquement, il est question d'acheminer le gaz du delta du Nigeria vers In Salah, dans le sud de l'Algérie, en passant par le Niger, avant que les 3 gazoducs reliant l'Algérie à l'Europe ne prennent le relais. Il importe, en outre, de rappeler que l'Algérie, le Niger et le Nigeria ont signé, le 28 juillet 2022, un mémorandum d'entente pour concrétiser le projet en question.
