Le Gazoduc transsaharien (TSGP) qui devrait relier le Nigeria à l’Algérie pour ensuite s'étendre à l'Europe est un projet d'une grande importance pour l'Algérie. Le pays est prêt à investir dans ce projet pour des raisons économiques, mais aussi géopolitiques. En effet, ce projet est au cœur d'une bataille qui fait rage avec le Maroc. Cependant, l'Algérie a fait un grand pas dans cette bataille puisque c'est son « projet » qui est le plus viable à court terme.
En effet, l'Algérie a reçu un soutien de taille avec la banque africaine de développement qui a annoncé son intention de participer au financement du projet. Réagissant aux déclarations du président de la BAD, le ministre algérien des Finances, Laaziz Faid, a affirmé que le gazoduc est « un projet viable économiquement, soutenable, et rentable. Les sources de son financement ne peuvent être que bancaires essentiellement, et on n’exclut pas que la BAD y participe ». Il a expliqué que les récentes déclarations du directeur de la BAD vont dans le bon sens pour l'Algérie. Ce sont des déclarations qui expriment une « manifestation d’intention de la Banque à financer ».
Le ministre algérien a ajouté qu'« il n'y a pas de raison d’ailleurs pour ne pas soutenir un projet viable et rentable ». Pour le ministre, l'Algérie est partie sur de bonnes bases. Le pays est au stade d'examen de « ce mégaprojet dans toutes ses dimensions et choisir le mode de financement ». La machine est donc lancée pour un projet qui est au centre d'une lutte acharnée entre l'Algérie et le Maroc.
Dans cette bataille, le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, s'est aligné du côté algérien. Il a annoncé le soutien de la BAD au projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie. Adesina a affirmé que « ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient ».
Il faut souligner que le gazoduc Nigeria-Europe, s'il passe par l'Algérie, ne sera long que de quelque 4000 km. Techniquement, il est question d'acheminer le gaz du delta du Nigeria vers In Salah, dans le sud de l'Algérie, en passant par le Niger, avant que les 3 gazoducs reliant l'Algérie à l'Europe ne prennent le relais. Il importe, en outre, de rappeler que l'Algérie, le Niger et le Nigeria ont signé, le 28 juillet 2022, un mémorandum d'entente pour concrétiser le projet en question.
