En Algérie, la fête de l'Aïd al-Adha rime souvent avec le sacrifice rituel du mouton. C'est dire qu'au-delà son aspect spirituel, l'Aïd al-Adha met à contribution le porte-monnaie, surtout en cette période marquée par la hausse de l'inflation et la chute du pouvoir d'achat des ménages. La situation ne diffère pas chez les Algériens de l'étranger, notamment en France où vit une forte communauté algérienne.
Alors que la célébration de la fête de l'Aïd al-Adha est prévue le mercredi 28 juin 2023, selon les prévisions du Centre international d'astronomie1, la majorité des familles algériennes – en France ou en Algérie – n'arrive toujours pas à s'offrir le fameux mouton sacrificiel. Mais bien que la hausse des prix a dissuadé un nombre important d'Algériens d'acheter un mouton pour l'Aïd el-Kebir, les plus téméraires sont toujours à la recherche d'un ovin à un prix abordable qu'ils pourront à sacrifier le jour J.
Aïd al-Adha : les moutons hors de prix en Algérie
Cependant, au vu des prix affichés ces derniers jours au niveau du marché du bétail, rares seront ces Algériens capables de s'offrir un mouton de l'Aïd. Le prix moyen d'un bélier est aux alentours de 100'000 dinars, soit 5 fois le salaire minimum en Algérie. Le prix de l'agneau dont l'âge est de moins de 15 mois débute à 55'000 dinars et peut atteindre 80'000 dinars, selon les prix du marché des bestiaux affichés ces derniers jours en Algérie.
Sur les réseaux sociaux, les discussions des internautes algériens tournent autour du prix du mouton de l'Aïd. Ils sont nombreux ceux qui affichent leur décision de se passer du sacrifice rituel du mouton en raison de la cherté de son prix. « Quel est ce travailleur algérien qui peut s'offrir un mouton de l'Aïd alors que le prix le moins cher est de 50'000 dinars ? » s'interroge un internaute. « Même un cadre moyen ne peut pas acheter un mouton, car la fête de l'Aïd exige également d'autres dépenses » ajoute un autre.
En effet, outre l'achat d'un mouton, l'Aïd al-Adha demande aussi l'achat de nouvelles tenues pour les enfants en plus de la préparation de différents gâteaux qui accompagnent les festivités de cette fête religieuse. Les Algériens, qui viennent de sortir de la fête de l'Aïd el-Fitr et du mois de ramadan qui a crevé leur budget, n'auront donc pas nécessairement la possibilité de se permettre d'autres dépenses onéreuses à l'occasion de cette fête de l'Aïd el-Kebir.
Aïd al-Adha 2023 : voici les prix des moutons en France
Les Algériens de l'étranger, particulièrement en France où réside une importante diaspora algérienne, se préparent eux aussi à la fête du sacrifice. Malgré leur éloignement, ces Algériens de France respectent souvent le rituel sacrifice de l'Aïd al-Adha. Ils même nombreux à scruter les prix des moutons affichés sur les sites des fermes d'élevage dans différentes régions de l'Hexagone.
Sur le site de « La Ferme des 3 Frères » située en Île-de-France, les prix des moutons de l'Aïd al-Adha 2023 sont affichés entre 280 et 330 euros pour des animaux dont le poids est fixé entre 20 kg et 60 kg. Soit un prix entre 41'538 et 48'955 dinars algériens au taux de change officiel. Au taux du marché noir des devises, ce prix va de 63'500 à 75'000 dinars algériens. Ironiquement, en France, le mouton est moins cher qu'en Algérie.
Abattage halal des moutons de l'Aïd al-Adha en France
En France, le sacrifice du mouton de l'Aïd est régi par la loi. Cette dernière interdit l'abattage des animaux en dehors des structures agréées à cet effet. Pour accompagner cette fête traditionnelle musulmane en France, le ministère de l'Agriculture a affiché sur son site la liste provisoire des abattoirs temporaires2 et la liste complémentaire des abattoirs temporaires agréés3 dans tous les départements France pour l'Aïd al-Adha 2023.
Prix de l'abattage rituel dans un abattoir agréé
Pour ce qui du prix de l'abattage rituel (halal) des moutons au niveau des abattoirs agrées en France, ils sont affichés cette année à 45 euros la tête pour un sacrifice qui se fait le premier jour de l'Aïd al-Adha, à 25 euros pour un abattage qui se fait au 2e jour et à 15 euros pour l'abattage du mouton au 3e jour de la fête religieuse. Ce prix ajouté au prix du mouton, l'Algérien de France devra donc débourser de 295 à 375 euros, soit de 70'000 dinars à 85'000 dinars, ce qui reste encore moins cher qu'un mouton acheté en Algérie.
[PDF] Liste provisoire des abattoirs temporaires agréés pour l'Aïd al-Adha, Ministère français de l'Agriculture ↩
[PDF] Liste complémentaire des abattoirs temporaires agréés pour l'Aïd al-Adha, Ministère français de l'Agriculture ↩
