Polémique autour de Kassaman : L'Algérie répond à la France. Prémices d'une nouvelles crise ?

texte de l'hymne national algérien kassaman sur fond des drapeaux de l'Algérie et de la France. Le couplet concernant la France est surélevé.

Le président Abdelmadjid Tebboune a officiellement rétabli l'interprétation de la version complète de l'hymne national algérien, Kassaman, dont un couplet qui fait référence directe à la France. Cette décision a suscité des réactions vives au sein de la classe politique française, dont celle  et de la ministre des Affaires étrangères. La controverse s'intensifie et l'Algérie a désormais répondu officiellement à la diplomate française. Sommes-nous en train d'assister aux prémices d'une nouvelle crise diplomatique ?

En effet, tous les éléments portent à croire qu'une crise diplomatique silencieuse couve entre l'Algérie et la France. Bien que le couplet anti-français dans l'hymne algérien n'est que l'arbre qui cache la forêt, l'Algérie a tenu à répondre officiellement à la France. Les deux chefs des diplomaties des deux pays se parlent donc par médias interposés. En effet, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a réagi en premier en estimant que l'action de l'Algérie peut « apparaître à contre-temps », jugeant ce couplet « très daté » et assurant qu'il fallait le replacer « dans son contexte de la décolonisation ».

À la suite de ces déclarations, le ministre algérien des Affaires étrangères n'est pas allé de main morte. Dans une interview accordée  à l’agence Nova, Ahmed Attaf a mêlé le sérieux à l'ironie. Pour la réponse sérieuse, le ministre a affirmé être « surpris » que Catherine Colonna se « soit permis d’émettre un avis sur l’hymne national algérien ». Il continue sur un ton ironique sur les propos de la cheffe de la diplomatie française. « Peut-être voudrait-elle aussi critiquer la musique de l’hymne national. Peut-être que la musique ne lui convient pas non plus», a ironisé le ministre algérien.

Dans son offensive, Ahmed Attaf ajoute : « Il semble que certains partis ou hommes politiques français pensent que le nom Algérie est devenu facile à utiliser à des fins politiques ». Faisant le lien avec la remise en cause de l'accord de 1968, Ahmed Attaf a profité de l'occasion pour répliquer aux détracteurs de l'accord : « Ils parlent maintenant d’accords concernant la résidence des Algériens en France. Nous ne comprenons vraiment pas pourquoi il devrait y avoir autant de bruit. Comme je l’ai mentionné plus tôt, certaines personnes adoptent ce genre de positions à des fins clairement politiques ».

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