Après avoir fait officiellement sa demande d'intégrer les BRICS, l'Algérie souhaite adhérer à l'Organisation de coopération de Shanghai en tant que membre observateur. L'annonce a été faite par le ministre algérien des Affaires étrangères dans un entretien accordé à l'agence de presse italienne Nova.
Alors que le monde vit un bouleversement sur le plan géopolitique et économique, notamment depuis la guerre en Ukraine, l'Algérie semble ne pas vouloir rester en marge des changements qui pourraient survenir à l'avenir sur la scène internationale. Décidée à diversifier ses relations politiques et économiques, en lorgnant du côté d'autres pays en Europe, l'Algérie veut aussi se frayer une place au sein des différentes organisations internationales.
Après avoir officiellement exprimé sa volonté d'adhérer au BRICS – ce groupe composé de 5 pays ; le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud –, l'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, souhaite rejoindre un autre organisme international. Il s'agit de l'Organisation de coopération de Shanghai. En effet, dans un entretien accordé le 20 juin à l'agence italienne Nova, Ahmed Attaf, a affiché le souhait de l'Algérie à intégrer cette organisation en tant que membre observateur.
L'Algérie veut devenir membre observateur de l'Organisation de coopération de Shanghai
« Nous avons exprimé notre intention de rejoindre les BRICS et attendons avec impatience le sommet qui se tiendra en Afrique du Sud en août. Nous avons été informés que des décisions sur les critères d'adhésion seront prises à cette occasion. Nous attendons ces décisions », déclare Ahmed Attaf. Et d'ajouter : « nous avons également demandé à devenir un pays observateur dans le cadre de l'Organisation de coopération de Shanghai ».
Ahmed Attaf affirme que selon la « la lecture stratégique » du chef de l'État Abdelmajid Tebboune, « un centre de gravité s'est formé en Asie centrale. Afin de préserver et de défendre les intérêts nationaux de notre pays, le président a donc significativement orienté la diplomatie algérienne vers cette région du monde », explique le ministre algérien dans son entretien à l'agence italienne.
Qu'est-ce que l'Organisation de coopération de Shanghai ?
L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est l'une des nombreuses organisations intergouvernementales à caractère politique et économique actives en Asie. Créée le 15 juin 2001 à Shanghai (Chine), elle se compose actuellement de 8 États membres (Chine, Russie, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan et Tadjikistan), de 4 États observateurs souhaitant devenir membres à part entière (Afghanistan, Bélarusse, Iran et Mongolie) et de 6 États « interlocuteurs » (Arménie, Azerbaïdjan, Cambodge, Népal, Sri Lanka et Turquie). En 2021, l'Égypte, le Qatar ainsi que l'Arabie saoudite sont devenus des partenaires de dialogue.
Les principales missions de l'Organisation de coopération de Shanghai
Depuis sa création, l'OCS s'est principalement concentrée sur des questions de sécurité régionale, la lutte qu'elle mène contre le terrorisme, le séparatisme ethnique et l'extrémisme religieux à l'échelle de la région. À ce jour, le développement régional fait également partie de ses priorités. Les buts de cette organisation sont avant tout géopolitiques (l'OCS a par exemple servi à régler le contentieux militaire sino-russe).
Dans un document de juin 2018, les pays membres l'Organisation de coopération de Shanghai ont affirmé leur soutien à la politique chinoise de nouvelles routes de la soie. Ce projet titanesque, appelé aussi la ceinture et la route, est un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine, l'Europe et l'Afrique, via la Russie.