La France est en feu. Les jeunes se révoltent depuis la mort du Franco-Algérien Nahel. Les nuits françaises sont chaudes et les dégâts sont considérables. Ces émeutes nocturnes rappellent la révolte des banlieues en 2005, mais le gouvernement a encore choisi la solution sécuritaire en renforçant la présence des forces de l'ordre dans les lieux sensibles. Les partis politiques de droite et d'extrême droite profitent de cette conjoncture pour stigmatiser encore plus l'immigration.
En effet, ces forces politiques, sous le prétexte de « faire régner l'ordre », appellent à plus de répression. Pour certains, c'est carrément la guerre civile alors que pour d'autres, ce sont des émeutes contre la République. Sur les plateaux des chaînes proches de la mouvance de droite, les analystes se déchaînent sur l'immigration, responsable, selon les leaders de cette mouvance, de tous les maux de la France. Dans ces débats, l'Algérie occupe une place prépondérante.
Ainsi, l'Algérie, qui a réagi à la mort de jeune Nahel par la voie de son ministre des Affaires étrangères, s'est dite choquée et consternée, mais aussi très attentive aux développements de l'affaire1. Cette réaction a été suffisante pour que la droite et l'extrême droite en fassent un sujet central dans les débats. Jordan Bardella, président du RN, connu pour son hostilité aux étrangers en général et à l'Algérie en particulier, a déclaré : « on doit rappeler l'Algérie à son devoir de non-ingérence ». Il a ajouté « si elle croit pouvoir s'inquiéter pour ses ressortissants présents en France, qu'elle n'hésite pas à les récupérer à commencer par ceux qui violent les lois de la République française ! »2
Le président du parti de marine Le Pen n'est pas le seul à s'adresser à l'Algérie. Plusieurs analystes, journalistes, politiciens et animateurs d'émissions politiques désignent l'Algérie comme responsable de ces émeutes et affirment que ce sont les Algériens en France qui saccagent et volent les magasins. Ces émeutes urbaines sont ainsi une occasion pour stigmatiser les Algériens résidant en France. La responsabilité de la police dont un membre a tiré sur le jeune Nahel est reléguée au second plan et une pétition, qui a récolté plus de 20'000 signatures, circule sur les réseaux sociaux demandant la libération du policier.
La France, notamment une partie des forces politiques continue donc de soutenir les forces de l'ordre même dans ses abus alors même que l'ONU a pointé du doigt le racisme qui gangrène une partie de ses forces de l'ordre.
L'Algérie réagit officiellement à la mort de Nahel, tué par un policier en France ↩
Mort du Franco-Algérien Nahel : Le Rassemblement national répond à l'Algérie ↩