La normalisation des relations diplomatiques tant décriée entre le Maroc et Israël prend des allures de coopération tous azimuts. Les deux pays sont devenus en peu de temps pas seulement alliés, mais également amis. Dans tous les domaines, ces deux pays se rapprochent. Cette « réconciliation » sur le plan institutionnel a des répercussions sur différents secteurs. Israël est même venu à la rescousse du Maroc qui connaît des difficultés économiques.
En effet, alors que le secteur touristique au Maroc a connu un coup d'arrêt, les Israéliens arrivent en masse. Le nombre d'Israéliens visitant le Maroc a explosé, passant de 39'900 visiteurs en 2019 à 200'000 en 2022. Israël arrive même en tête des pays ayant fait l'objet de délivrance de visas électroniques par le Maroc en 2022.
Ainsi, selon les données rendues publiques par le ministère marocain des Affaires étrangères, 55 % de ces visas électroniques ont été délivrés à des Israéliens depuis leur mise en place de ce système en juillet 2022. Les proportions des visiteurs d'autres pays sont minimes. L'Inde arrive en 2e position avec 10 % des visas électroniques. Elle est suivie du Nigeria (4,44 %), de l'Égypte (4,41 %), du Pakistan (3,5 %) et de la Jordanie (2,7 %). Autant dire que les visas électroniques bénéficient surtout aux Israéliens.
Il faut souligner que l'explosion de l'arrivée de touristes israéliens au Maroc est l'une des « conséquences » de la normalisation entre les deux pays. Depuis la signature des accords entre le Maroc et Israël, l'arrivée des Israéliens est facilitée et permet au Maroc de relancer son secteur touristique très impacté par la crise sanitaire. Le Maroc table encore plus sur les Israéliens dans ce secteur, ayant pour objectif d’atteindre un million de visiteurs d’ici 2028.
Cependant, dans l'autre sens, ils ne sont que 1400 Marocains à s'être rendus en Israël, selon les chiffres rapportés par l’Abraham Accords Peace Institute (AAPI). Ces chiffres révèlent que les Marocains, en tant que peuple, considèrent toujours Israël comme un pays ennemi. La normalisation a encore du mal à passer dans une société qui reste profondément attachée à la cause palestinienne, contrairement aux dirigeants du Royaume.
