Une mère de famille a décidé de déposer une plainte après que son fils ait été désigné sur les réseaux sociaux comme l'un des tueurs de Thomas le 18 novembre dernier, à Crepol, dans le sud-est de la France. La femme assure que toute sa famille, y compris son fils, était en Algérie au moment des faits.
Dans la soirée du 18 novembre, le jeune Thomas, âgé de 16 ans, a été mortellement blessé d'un coup de couteau à la sortie d'une fête à Crépol, petite commune de la Drôme des collines. Le meurtre du jeune lycéen a suscité la colère des habitants de sa commune et a engendré beaucoup de réactions dans l'Hexagone, notamment de la part des partisans de l'extrême droite qui y voient la main de « l'étranger ». Ces derniers n'ont en effet pas hésité à faire le lien entre l'assassinat de Thomas et l'immigration en raison de l'origine des présumés meurtriers.
Plusieurs informations ont circulé au début de l'affaire sur la domiciliation des agresseurs qui viendraient du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère. La maire de la commune a lancé une « alerte » sur la situation de son territoire. « Le climat se tend », a-t-elle déclaré aux médias. Dans l'affaire du meurtre de Thomas, l'édile dénonce les comportements de « sauvages » et demande des « méthodes beaucoup plus fortes » contre les auteurs de violences, même mineurs.
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En Algérie au moment du meurtre de Thomas ?
C'est dans ce climat de tension qu'une mère de famille habitant le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère dans la Drôme a porté plainte. Son fils était désigné sur les réseaux sociaux comme « tueur » de Thomas. Mais d'après elle, la famille n'était pas en France au moment du drame de Crépol.« Je trouve honteux de dire que dans notre quartier, on est des délinquants, on est des sauvages, on est radicalisés. C'est pas du tout vrai tout ça » s'offusque Khadidja dans les colonnes de France Bleu.
Peu après ma mort de Thomas, Khadidja reçoit un message inquiétant alors qu'elle se trouvait en Algérie, dit-elle. « Je n'étais pas là du tout et je reçois sur mon snap : attention la tête de ton fils, elle tourne », témoigne cette mère de famille qui raconte avoir vu la photo de son fils à côté de la mention « la tête des tueurs » ; un montage circulant sur les réseaux sociaux et déjà vu par un million de personnes.
« On était en Algérie pour enterrer ma mère, et il a été désigné. Vous trouvez ça normal ? » s'interroge-t-elle. Inquiète pour la sécurité de son fils, lycéen, elle décide de déposer plainte. « À la gendarmerie, on nous a dit vous avez bien fait de venir parce que le lendemain, on allait venir péter votre porte ! » raconte cette mère de famille. Elle a surtout peur que son fils soit reconnu à tort et agressé : « Si un jour je vais en vacances avec mon fils sur la côte, on va lui dire "ah c'est toi le tueur ?" C'est grave, la France, là, ça ne va pas du tout », s'offusque cette femme d'origine algérienne.