La question de la guerre d'Algérie est toujours au centre d'intérêt des hommes politiques en France. Cette étape douloureuse de l'histoire commune entre la France et l'Algérie est remise à l'ordre du jour avec différentes perspectives. En effet, d'un côté, la droite et l'extrême droite, souvent nostalgique de l'Algérie Française, n'arrivent pas à digérer l'indépendance de l'Algérie. De l'autre, les anticolonialistes qui reprochent aux décideurs de ne pas avoir demandé pardon.
Dans le contexte actuel, les débats sur cette période et les relations algéro-françaises occupent de nouveau l'actualité à l'occasion du passage de la nouvelle loi sur l'immigration devant les sénateurs et puis devant les membres de la Commission des lois à l'Assemblée nationale. Ce débat a également été une occasion pour les détracteurs de l'accord de 1968 signé entre l'Algérie et la France pour le remettre sur le tapis. L'offensive de la droite contre cet accord a d'ailleurs poussé le gouvernement à envisager sa révision avec les autorités algériennes.
Il faut dire que les relations algéro-françaises, en dents de scie ces derniers temps, ne peuvent se libérer des séquelles de la guerre d'Algérie. Les dossiers de la mémoire empoisonnent souvent ses relations malgré les petits pas faits du côté français pour apaiser les mémoires. Ces relations sont souvent remises en cause par des hommes politiques de droite qui veulent un rapprochement avec le Maroc plutôt qu'avec l'Algérie.
Guerre d'Algérie : en France, il y a toujours des rancœurs enfouies
Toutefois, un homme politique se distingue par ses positions clairement anticolonialistes. Il s'agit du leader du parti des Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui ne cesse de remettre en cause la présence française en Algérie de 1830 à 1962. En effet, cet homme politique a affirmé dans une interview accordée au journal Orient XXI que la guerre d'Algérie est encore présente dans la mémoire française. "En France, il y a toujours des rancœurs enfouies. La guerre d’Algérie a constitué un fonds d’autant plus pénible à vivre pour les Français que leurs dirigeants avaient renié les valeurs et les principes au nom desquels ils prétendaient agir", a déclaré Jean-Luc Mélenchon en expliquant que "sortant de l’occupation, dès mai 1945, on bombarde Sétif ! Et ensuite il a fallu attendre 1999 pour reconnaître qu’il s’agissait d’une guerre et non d’une opération de police".
Le leader de La France Insoumise (LFI) reconnait donc les atrocités commises par les Français et enchaine en s'interrogeant sur les actions d'après-guerre. "Qu’avons-nous fait ? Qui l’a fait ? Qu’aurait-on dû faire ? Dans quelles conditions ?", questionne l'homme politique en affirmant : "Jamais, on n’aura pu expurger les atrocités commises aussi bien en Algérie que dans l’Hexagone. Le Maghreb et l’Algérie n’ont jamais cessé d’être une rancœur française enfouie. Pourtant, aujourd’hui 35 % de la jeunesse de notre pays reste affectivement liée à l’Algérie par ses parents, ses grands-parents, son présent, sa binationalité ou son couple. Mais combien d’anciens ont encore du mal à cicatriser… !".