Un Algérien a été arrêté mardi 2 janvier en France, pour avoir laissé volontairement des sacs suspects dans la gare de Nantes, qui étaient en fait de fausses alertes à la bombe. Le suspect sans domicile fixe et sous OQTF, s’est présenté aux enquêteurs sous 86 identités et a tenu des propos incohérents lors de son procès, tenu le 5 janvier, au tribunal correctionnel de Nantes.
Identifié par les caméras de vidéosurveillance, le prévenu de nationalité algérienne, âgé de 52 ans, - sans domicile fixe, sans papiers et sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF) - a reconnu être à l’origine de ces deux alertes à la bombe dans la gare de Nantes le 1er et le 2 janvier. Mais son profil a intrigué la police et les magistrats.
Le mis en cause a affirmé devant les juges qu’il était né à Neuilly-sur-Seine, en France, en précisant que ses papiers d’identité se trouvaient « en investigation » à Paris depuis dix ans, rapporte Le Figaro. Mais lors de sa garde à vue, celui qui est en réalité un sans-papiers de nationalité algérienne n’a pas hésité à se présenter aux enquêteurs sous 86 identités différentes.
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Lors de son procès, cet Algérien aux multiples identités a reconnu ses actes en affirmant avoir déposé dans la gare de Nantes les 2 sacs contenant des « documents importants » pour retrouver sa pièce d’identité et un travail. Lors d’un échange avec son avocat, le prévenu s’est également prévalu d’être en contact avec Jean-Marie Le Pen, non sans écorcher le nom de l’ancien chef de l’extrême droite, en le prononçant "Le Pain". « J’ai dormi chez lui plusieurs fois », lançait-il d’un air sérieux.
La justice ordonne une expertise psychiatrique pour l'accusé algérien
Face aux propos incohérents du prévenu dans la salle d’audience, les juges ont ordonné un renvoi de son procès en février, le temps de réaliser une expertise psychiatrique. « Le prévenu n’est pas toujours cohérent dans ses explications, et tient des propos tellement confus que la question de sa responsabilité pénale se pose », a soutenu la procureure qui a demandé - et obtenu- le maintien du mis en cause en détention provisoire.
Le prévenu avait déjà provoqué une alerte au bagage abandonné à l’aéroport de Nantes en avril 2023, mais il était ressorti libre des poursuites engagées contre lui. Si la motivation terroriste est écartée dans cette nouvelle affaire, cet Algérien risque toutefois de se retrouver derrière les barreaux. En France, les fausses alertes à la bombe sont punies d’une peine maximale de 2 ans d’emprisonnement et de 30'000 euros d’amende.