Les Algériens du CRA de Lille relâchés pour une raison insolite

Centre de rétention administrative - CRA Lille-Lesquin - Algériens

Le Centre de rétention administrative (CRA) de Lille-Lesquin, dans le Nord de la France, a vécu un événement que l'on pourrait qualifier d'insolite, notamment parce qu'il a impliqué des étrangers, dont des Algériens, mis sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF). En effet, plusieurs étrangers en situation irrégulière ont été libérés ces derniers temps pour une raison qui sort de l'ordinaire.

Les médias français ont sauté sur cette information hors du commun, notamment ceux de droite comme Le Figaro ou BFMTV et CNews. Des étrangers sans-papiers, notamment des Algériens, qui se trouvaient au Centre de rétention administrative de Lille-Lesquin ont été libérés sur décision d'un magistrat qui a jugé que les pensionnaires du CRA en question n'avaient pas un accès suffisant aux téléphones du centre.

C'est ce que rapportent ces médias, notamment par le biais d'un avocat, Me Éric Kuchcinski, qui a été commis d'office pour plaider la cause des migrants. L'avocat en question explique au quotidien Le Figaro avoir plaidé pour leur libération après une décision de la Cour d'appel de Douai, à quelques encablures au sud de Lille. Comme c'est le cas d'un Algérien qui a bénéficié d'une libération « du fait d'un accès jugé insuffisant aux téléphones du centre ».

La loi prévoit un téléphone pour 50 personnes dans chaque Centre de rétention administrative

En fait, en France, il y a le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile qui prévoit qu'un étranger retenu en CRA « peut communiquer avec son consulat et toute personne de son choix ». Selon différents médias de l'Hexagone, la réglementation française prévoit un téléphone en libre accès pour 50 étrangers dans chaque Centre de rétention administrative.

« Nous avons cette semaine soulevé l'accès irrégulier des retenus au téléphone », précise, pour sa part, Me Olivier Cardon, en ajoutant que « le souci de téléphones détruits existe depuis plusieurs mois » alors que « l'administration n'a pas effectué les travaux de remise en service ». Dans le même sillage, il ajoute que « le bâtonnier est intervenu, il a établi un rapport début décembre pour constater des dysfonctionnements en termes d'accès au téléphone », dans le Centre de rétention administrative de Lille-Lesquin.

La préfecture va faire appel de la décision de libérer des étrangers, dont des Algériens

La préfecture du Nord, dans la région des Hauts de France, n'est pas contente de cette nouvelle. Elle compte faire appel de cette décision du juge. Contactée par Le Figaro, elle estime que les deux-tiers des téléphones « sont à présent fonctionnels ». Mieux que cela, dans les endroits du CRA qui ne disposent pas de téléphones fonctionnels, « des téléphones mobiles sont mis à disposition des personnes retenues, qui ont donc toute la possibilité de téléphoner à leurs proches quand elles le souhaitent ».

C'est ce que fait savoir la préfecture du Nord dans ses réponses aux médias, sans omettre d'annoncer sa décision de faire appel de la décision du magistrat, concernant le Centre de rétention administrative de Lille-Lesquin. « La préfecture fera appel de la décision du juge, et nous serons attentifs à ce point de droit précis qu'il faut éclaircir », estime cette institution.

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