Espagne : Un migrant algérien innocenté après deux ans en prison

Le 7 juillet 2024, la justice espagnole a annoncé l’acquittement de Belkacem, un ressortissant algérien qui a passé deux années en détention préventive pour des accusations de trafic de migrants et d'homicide involontaire. Son avocat a annoncé qu'il va demander à l'État de l'indemniser.

Selon Canal Sur, les faits remontent à mai 2021, le jeune algérien et 13 autres migrants ont embarqué sur un canot pneumatique au large d'Oran, en Algérie, dans le but de rejoindre l’autre bout de la méditerranée. Deux heures après le départ, leur embarcation entra en collision avec un navire de la Garde civile espagnole. L'accident, survenu en eaux internationales, cause la mort de deux des passagers et conduit à l'arrestation des candidats à l’immigration, dont Belkacem.

Le jeune homme est accusé à tort d'être le capitaine du bateau et d'être responsable de la tragédie. Cependant, aucune preuve concrète ne corroborait cette accusation. L'enquête menée par la Cour nationale espagnole révèle que l'homme n'avait aucune connaissance de la navigation et qu'il n'était ni le propriétaire ni le pilote du canot. Malgré l'absence de preuves, le migrant algérien passe deux années en détention préventive dans des conditions difficiles. Cette mesure, souvent utilisée de manière excessive dans la circonscription judiciaire d'Almería, aurait eu un impact psychologique et physique considérable sur le mis en cause.

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Le migrant algérien innocenté

Initialement, Belkacem devait être jugé par le tribunal d'Almería, mais l'affaire a été transférée à la Cour nationale, puisque la collision a été confirmée comme ayant eu lieu dans les eaux internationales. Le 7 juillet 2024, la Cour nationale espagnole rend son verdict : Belkacem est innocent. La justice espagnole reconnait ainsi les failles de l'enquête initiale et les abus de la détention préventive. Cette décision a été saluée par les défenseurs des droits humains, qui appellent à réviser les procédures judiciaires liées à l'immigration et à la détention préventive afin de garantir que les droits des migrants soient respectés et que les accusations portées contre eux soient fondées sur des preuves concrètes.

Le cas du migrant algérien n'est pas isolé. De nombreux migrants sont souvent accusés à tort de crimes qu'ils n'ont pas commis, en raison de la pression exercée sur les autorités pour contrôler les flux migratoires. Suite au verdict, l'avocat du migrant algérien a annoncé son intention de demander une indemnisation à l'État espagnol pour les deux années de détention préventive subies par son client.


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