Les relations entre l'Algérie et la France sont devenues exécrables depuis le 30 juillet 2024, le jour où le président français Emmanuel Macron a envoyé une correspondance au roi du Maroc, Mohammed VI, dans laquelle « il reconnaît la marocanité du Sahara occidental ». En réaction, l'Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris.
Tout semble figé donc entre l'Algérie et la France, mais selon les médias français, notamment l'Agence AFP, Emmanuel Macron n'est pas résigné à accepter un blocage dans les relations algéro-françaises, particulièrement sur la question de la mémoire. C'est ce qu'il a fait savoir lors d'une réunion tenue jeudi 19 septembre avec des historiens à l'Élysée.
En effet, Macron a reçu les membres français de la Commission mixte franco-algérienne d’historiens ou ce qui est appelé outre-Méditerranée la Commission Stora. À cette occasion, il s'est dit déterminé à poursuivre le travail de mémoire entamé depuis 2017 avec les autorités algériennes.
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L'ambassadeur d'Algérie à Paris rappelé, en attendant les mesures annoncées par Ahmed Attaf
« Le chef de l’État a tout d’abord réitéré sa détermination à poursuivre le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation engagé depuis 2017 et noué avec l’Algérie dans le cadre de la Déclaration d’Alger, signée par le Président de la République et le Président Tebboune, le 27 août 2022 », a fait savoir l'Élysée dans un communiqué publié sur son site Internet.
Cette réunion intervient à un moment où les relations algéro-françaises connaissent des tensions fortes ou plutôt une certaine léthargie depuis que le Chef de l'Élysée s'est aligné sur la position marocaine dans le dossier du Sahara occidental. Si l'Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, le Chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf avait également annoncé de nouvelles mesures qui ne manqueront pas d'installer les relations algéro-françaises dans un nouveau cycle de tensions assez importantes. La tenue de l'élection présidentielle aurait peut-être empêché un tel développement.
Macron veut un « regard lucide sur le passé »
En remerciant les membres de la Commission, dirigée côté français par l'historien Benjamin Stora, « pour l’excellence des travaux conduits », Emmanuel Macron appelle de ses vœux « à ce que ces travaux se poursuivent afin que les propositions concrètes formulées par la Commission mixte franco-algérienne d’historiens puissent être mises en œuvre ».
« Le Président de la République souhaite que ces propositions permettent à notre pays de porter un regard lucide sur le passé et de construire, dans le temps long, une réconciliation des mémoires, dans une démarche d’éducation et de transmission pour les jeunesses française et algérienne », a ajouté la présidence française dans le même communiqué.
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