L'accord franco-algérien de 1968, qui régule l'immigration des Algériens en France, est à nouveau au centre des discussions politiques depuis la nomination de Bruno Retailleau au poste de ministre de l’Intérieur. Ce dernier se dit favorable à la révision de cet accord bilatéral.
L'accord franco-algérien de 1968 est au cœur d'un vif débat politique en France. Signé dans le contexte de la décolonisation, cet accord régit les conditions d'immigration des Algériens en France. Or, en 2024, il fait l'objet de critiques et de propositions de révision, notamment sous l'impulsion du nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Lors d'une interview sur TF1, reprise par Jeune Afrique, Retailleau a exprimé sa volonté de réduire les régularisations et d'augmenter les expulsions des immigrés en situation irrégulière. Il a également prévu de convoquer les préfets des départements les plus touchés par l'immigration pour mettre en œuvre des mesures plus strictes. Ce discours annonce une volonté manifeste de durcir la politique migratoire, ciblant particulièrement les ressortissants étrangers, notamment algériens.
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Ce qu'a dit Bruno Retailleau sur l'immigration
L'arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur est le prélude d’un tournant dans la politique migratoire française. Ses déclarations en faveur d'un durcissement des conditions d'immigration, notamment pour les ressortissants algériens, ont relancé le débat sur l'accord de 1968. Cet accord, qui confère des droits spécifiques aux Algériens en France, est désormais perçu par certains comme un obstacle à une politique migratoire plus restrictive.
Ces critiques sont portées par des figures politiques comme Xavier Driencourt, ancien ambassadeur en Algérie, et Édouard Philippe, ancien Premier ministre. Ils soutiennent que cet accord constitue une anomalie qui ne répond plus aux enjeux contemporains liés à l'immigration. Interrogé sur le sujet, Bruno Retailleau affirme qu’il est favorable à la suppression de l’accord « mais je ne suis pas ministre des Affaires étrangères », précise-t-il.
🗣️ "Il faut faire des accords avec les pays du Maghreb pour qu'il puisse y avoir une rétention de l'immigration."
Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau), ministre de l’Intérieur, invité de @GillesBouleau sur TF1 ⤵️ pic.twitter.com/bDLvuVweGX
— TF1Info (@TF1Info) September 23, 2024
L'accord franco-algérien de 1968 contesté en France
Signé le 27 décembre 1968, l'accord franco-algérien a établi un cadre juridique pour la migration entre les deux pays. Il a notamment défini les conditions d'accès au marché du travail et de séjour en France pour les ressortissants algériens. Cet accord, fruit d'un contexte historique particulier, mais révisé plusieurs fois, est aujourd'hui remis en question par une partie de la classe politique française.
Plusieurs propositions ont été formulées pour modifier ou abroger l'accord de 1968. Certaines visent à durcir les conditions d'accès au territoire français pour les Algériens, tandis que d'autres prônent une révision complète de l'accord. Cependant, une éventuelle révision de l'accord de 1968 aurait des conséquences importantes sur les relations franco-algériennes.
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L'Algérie pourrait interpréter une telle décision comme une remise en cause de l'héritage historique et des liens entre les deux pays. De plus, elle pourrait entraîner une dégradation du climat politique et économique entre les deux nations. Une modification de l'accord de 1968 aurait des répercussions directes sur la vie des Algériens vivant en France. Ces derniers pourraient voir leurs droits et leurs conditions de séjour remis en cause.