L'armée algérienne accuse le MAK de vouloir perpétrer des attentats contre le Hirak

Le Hirak

L'Armée algérienne ne semble pas lâcher les accusations de terrorisme lancées à l'encontre de l'organisation islamiste Rachad et du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie. Après l'épisode qui a mis en cause Mohamed Larbi Zitout et Amir Dz, le ministère de la Défense nationale (MDN) a rendu public, ce dimanche 25 avril, un communiqué pour accuser l'organisation de Ferhat Mehenni d'avoir planifié des attentats terroristes.

« En effet, les graves aveux donnés par l'ex-membre du mouvement subversif "MAK", le dénommé H. Noureddine, aux services de sécurité, ont révélé l'existence d'un plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats pour exploiter, ensuite, les images dans leurs campagnes subversives et implorer l’intervention étrangère dans les affaires internes du pays », accuse sans ambages le MDN.

Pour rappel, H. Noureddine est un jeune arrêté un vendredi de Hirak, en mars 2021. Il était accusé de faire partie d'une cellule « criminelle » composée d'éléments du mouvement séparatiste kabyle. Ils étaient soupçonnés, en mars déjà, d'être « impliqués dans la planification d'attentats et d'actes criminels lors des marches et des rassemblements populaires dans plusieurs régions du pays ».

Des armes de guerre et des explosifs

« En sus de la saisie d'armes de guerre et d'explosifs destinés à l'exécution de ses plans criminels, une dangereuse conspiration ciblant le pays, fomentée par ledit mouvement, a été dévoilée », ajoute le communiqué. Pour le MDN, « ce plan a levé le voile sur l'implication de plusieurs membres du mouvement séparatiste "MAK", ayant bénéficié d’entraînements au combat à l'étranger avec le financement et le soutien de pays étrangers », ajoute-t-on encore.

Cette histoire rappelle celle des accusations ayant ciblé certains activistes du Hirak établis à l'étranger, en l'occurrence Mohamed Larbi Zitout, Hicham Aboud et Amir Dz contre lesquels des mandats d'arrêt internationaux ont été émis. D'aucuns soupçonnaient les autorités de vouloir faire taire les voix du Hirak.

En fait, en réalité, cette histoire est la suite donnée à l'information divulguée par le procureur d'Azazga, en Kabylie, qui a révélé un plan visant les marches du Hirak dans les wilayas de Tizi Ouzou et Bejaïa. Beaucoup ont pris cette information avec des pincettes, notamment parce qu'ils avaient relevé des incohérences dans l'action judiciaire lancée à l'encontre des cinq personnes arrêtées à cette occasion.

Les Algériens n'y croient pas

En fait, il est inconcevable pour les observateurs, et surtout pour les militants avertis, que des personnes accusées dans des affaires de terrorisme bénéficient du contrôle judiciaire. Surtout que de l'autre côté, des manifestants pacifiques sont systématiquement mis sous mandat de dépôt. Dans cette histoire, parmi les 5 personnes arrêtées en mars, 4 d'entre elles devront comparaître en prévenus libres.

Il y a de nombreux autres éléments qui font que les Algériennes et les Algériens doutent des informations émanant des autorités, à propos de la violence présumée des organisations MAK et Rachad. Surtout que tous ces éléments interviennent après les images du terroriste « repenti » Abou Dahdah qui « avouait » à la télévision publique algérienne qu'il travaillait avec Rachad pour pousser le Hirak vers la violence. La réaction des Algériens était pleine de dérision, du fait qu'ils accusent toujours le pouvoir de fomenter des plans pour affaiblir le mouvement populaire.

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