Attaque à Paris : L'Algérien arrêté raconte sa mésaventure

Attaque au couteau à Paris

Youssef est ce jeune Algérien qui s'est retrouvé mêlé malgré lui à l'affaire de l'attaque à l'arme blanche de vendredi 25 septembre, à Paris. Il a été arrêté et présenté comme le deuxième suspect de l'agression. Le jeune homme de 33 ans a été d'ailleurs placé en garde à vue avant d'être relâché quelques heures plus tard.  

Youssef ne voulait pourtant qu'arrêter l'auteur de l'attaque et ne savait pas que son acte allait prendre une tournure défavorable. « Je voulais être un héros et je me suis retrouvé derrière les barreaux », a-t-il confié au journal français Le Monde, auquel il a raconté son histoire samedi 26 septembre.

« J’étais en train d’entrer dans ma voiture, quand j’ai entendu les cris d’une femme. Je regarde dans mon rétroviseur pour voir ce qui se passe, puis je sors de ma voiture et j’entends cette fois un homme qui crie : “Non, non, non !” A ce moment-là, je vois un mec suspect qui court en direction du métro Richard-Lenoir, je suis parti directement pour le suivre », se rappelle le jeune Algérien.

"Je voulais devenir un héros..."

Et d'ajouter : « Dans ma tête, je vais essayer d’attraper la personne qui a fait ça ». C'est ainsi que Youssef a poursuivi l'agresseur. « Je me suis retrouvé sur le quai d’en face, je le vois de l’autre côté. Je lui ai dit : “Toi, reste là !”, j’ai fait comme un flic », raconte-t-il au même journal. L'Algérien s'est dirigé ensuite sur le quai où se trouvait le suspect.

« J’arrive et je lui demande ce qu’il a fait. Il m’a sorti une lame de cutter. Il m’a dit quelque chose, mais je n’ai rien compris. Je crois qu’il ne parlait pas le français. Il était étonnement calme. C’est comme s’il attendait tranquillement le métro. Il est monté dedans sans agresser personne et il est parti en direction de Bastille », indique encore Youssef qui a fini par rebrousser chemin pour regagner sa voiture.

Il ne savait pas que sa mésaventure venait de commencer. La police, qui venait de visionner la vidéosurveillance, a vu son échange avec le principal suspect. Les forces de l'ordre se sont alors présentés à l'immeuble où il travaillait avec son frère. Ce dernier l'appelle et lui demande de revenir. Sur les lieux, Youssef trouvera des policiers.

Ce qu'il s'est réellement passé

« Ils sont venus autour de moi, ils étaient une dizaine. Ils m’ont emmené dans le métro. Ils m’ont demandé de regarder en direction des caméras pour prendre mon portrait, ils m’ont aussi pris en photo avec leurs téléphones. Puis ils m’ont mis des menottes. J’en entends un qui dit en chuchotant : “On l’a chopé.” Je lui réponds : “Vous ne m’avez pas du tout chopé, c’est moi qui suis venu pour témoigner !” ».

Les policiers lui notifient ensuite sa mise en garde à vue. « Ils me demandent si je veux prendre un avocat, mais moi je ne voulais pas, je n’ai rien fait, je n’ai pas besoin d’avocat ! », dit-il encore. L'Algérien est ensuite conduit dans les locaux de la police judiciaire, dans le 17e arrondissement.

« C’était la première fois de ma vie. Heureusement, il y avait un policier qui était là depuis le début et qui me parlait, lui j’avais confiance en lui. Il m’a dit : “Youssef, t’inquiète pas, on va juste te questionner, tu as fait un truc bien, on fait juste notre travail.” Lui, je le remercie », déclare Youssef.

"J'avais peur..."

Ce n'est qu'une fois dans la cellule que le ressortissant algérien réalise ce qui se passe. « J’avais peur », avoue-t-il. « S’ils n'avaient pas attrapé la personne, s’ils m’avaient gardé à la place… On imagine plein de choses », dit-il

Sa garde à vue n'a cependant duré que quelques heures. Les services de sécurité ont vite confirmé que Youssef n'avait rien à voir avec cette affaire. Il a été d'ailleurs relâché dans la nuit de vendredi à samedi.

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