Alors que l’Algérie traverse une crise économique aiguë, la zone de libre-échange Algérie-UE entrera en vigueur le 1er septembre. Un accord qui impose à l’Algérie l’annulation de toutes les barrières douanières avec l’UE. Cet accord, déjà très controversé, pourra achever une économie mal en point qui a besoin de protection devant des économies beaucoup plus performantes.
Ainsi, conformément aux dispositions de l’accord d’association entre Algérie et l’Union européenne (UE), la zone de libre-échange (ZLE) entrera en vigueur à compter du 1er septembre. L’Algérie devra annuler toutes les barrières douanières avec ses partenaires de l'autre rive. Cet accord a été déjà reporté de 3 ans, pour permettre à l’Algérie de se préparer en mettant à niveau son industrie.
Trois années qui n'ont vraiment pas permis au pays de hisser son industrie au niveau des pays européens. Ainsi, après 15 années d'accord d'association, le transfert des technologies ne s'est pas fait comme prévu et l'économie algérienne reste toujours dépendante de l'Union européenne, l’Algérie étant toujours un pays consommateur et importateur par excellence.
Les experts défavorables à l'application des accords
Cette situation a fait réagir les experts en économie qui remettent en cause ces accords. Ils avertissent que si ces derniers venaient à être appliqués, leurs répercussions sur l'économie nationale seront très négatives.
La directrice de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Wahiba Bahloul, a appelé a renégocier ces accords d'association avec l'UE. Elle révèle que “le bilan de cet accord fait ressortir une perte fiscale de 2 milliards de dollars, mais il y a quand même d’autres pertes, dont des dommages collatéraux qu’il va falloir recadrer”.
Quant à Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), il estime que la ZLE, qui entrera en vigueur en septembre 2020, sera “un désastre pour l’économie nationale”. Il affirme que l'UE "n’a respecté que le volet commercial, négligeant ainsi la partie relative à la coopération, au transfert de la technologie et à la circulation des personnes”.
Ali Bey Nasri considère que "l’UE n’a aucun intérêt à aggraver la situation économique de l’Algérie en demandant l’application stricte et rigoureuse de l’accord dans sa partie exclusivement commerciale". Il ajoute que "l’UE doit, au contraire, présenter une approche visant l’application des termes de l’accord portant sur les IDE (investissements directs étrangers) en Algérie”.
Il faut souligner que les autorités algériennes, par la voix du ministre du Commerce Kamel Rezig, ont critiqué les accords commerciaux conclus entre l’Algérie et l'Union européenne, sans pour autant décider du retrait de l’Algérie de cette zone de libre-échange préjudiciable à l'économie nationale.
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