La crise économique que traverse l’Algérie touche pratiquement tous les secteurs. En effet, après la faillite de dizaines d'entreprises, plusieurs banques risquent de déposer le bilan. Ces banques ne sont pas arrivées augmenter leur capital à 20 milliards de dinars, tel qu’exigé par la réglementation de la Banque centrale.
Devant l'incapacité de ces banques d'augmenter leurs capitaux, la Banque d’Algérie a décidé de prolonger les délais. Ces délais supplémentaires donneront certainement une bouffée d’oxygène à ces établissements financiers. Seulement, vu la conjoncture économique actuelle, rien n'indique que ces banques pourront augmenter leurs capitaux. Ces banques qui ont été affaiblies par deux années de ralentissement économique, ont subi une baisse importante du volume des affaires.
Cette situation révèle ainsi le retard pris par le système bancaire algérien pour se moderniser. Ce secteur bancaire et financier est caractérisé par des infrastructures technologiques vétustes, des systèmes de paiement sous-développés et par une quasi-inexistence des paiements électroniques (mobile et internet Banking).
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Afin d’éviter le retrait des agréments de ces nombreuses banques qui n’ont pas pu répondre au second appel de la Banque d’Algérie, cette dernière a opté pour le report des délais plutôt que de passer aussitôt aux sanctions. Il s'agit du retrait pur et simple de leurs agréments.
Ainsi, la Banque centrale vient d’introduire une modification dans le règlement n°18-03 du 4 novembre 2018, afin de permettre aux établissements retardataires de s’y conformer. L’alinéa 1er de l’article 4 dudit règlement stipule que “les banques et les établissements financiers en activité sont tenus de se conformer aux dispositions du présent règlement, au plus tard le 30 juin 2021”. Cette mesure de la BA a pour objectif de permettre aux banques de disposer d’un délai suffisant pour pouvoir se conformer à la réglementation.
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