Une ONG dénonce la décision de la France de réduire le nombre de visas accordés aux Maghrébins

Visa pour la France

La dernière décision du gouvernement français concernant la réduction drastique du nombre de visas accordés au trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) continue à susciter de nombreuses réactions. Si une partie de la classe politique française et les Français ont applaudi la démarche du gouvernement, plusieurs autres partis politique et ONG en France ont affiché leur opposition.

C'est le cas de la CIMADE, une ONG de solidarité avec les migrants, les réfugiés et les personnes qui demandent l'asile en France. Elle a dénoncé, dans un communiqué publié le 30 septembre, la décision du gouvernement français de  réduire de 50% le nombre de visas accordés aux Algériens et Marocains, et de 30 % aux Tunisiens.

La Cimade a qualifié les mesures du gouvernement français d'« injustes et inacceptables »

L'ONG française a qualifié la décision du gouvernement français de « mesures injustes et inacceptables ». « D’abord, parce que la logique sous-tendant ces mesures de rétorsion s’inscrit dans un contexte plus large de relations diplomatiques particulièrement déséquilibrées entre la France (et au-delà, l’Union européenne) et les pays tiers en matière de gestion des flux migratoires ».

Pour la CIMADE, cette décision s'inscrit dans « une philosophie de marchandage particulièrement contestable, visant à utiliser la question de la délivrance de visas comme moyen de pression. C’est une bien étrange conception de la coopération qui interroge d’autant plus au regard de l’histoire commune qui unit la France et ces trois pays », selon le communiqué.

« Ces mesures vont affecter toutes les personnes algériennes, marocaines et tunisiennes (ou françaises d’origine algérienne, marocaine et tunisienne) résidant en France et qui attendent la visite d’un proche », affirme l'ONG, qui ajoute : « Sachant qu’il y avait déjà eu une baisse notable des visas délivrés en 2019 et 2018, c’est en réalité une baisse beaucoup plus importante qui va s’opérer. Avec à la clé, une inacceptable mise en danger des personnes qui continueront à essayer de venir en France par des voies irrégulières, que l’on sait dangereuses et mortifères ».

La CIMADE remet en cause la version officielle du gouvernement français

Dans son communiqué, la CIMADE remet en cause la version officielle du gouvernement français, qui justifie que cette réduction drastique du nombre de visa par le manque de coopération des trois pays maghrébins dans la lutte contre l’immigration clandestine. « Il faut tout d’abord souligner que la non-exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) n’est pas uniquement liée à la délivrance ou pas des laissez-passer consulaires, contrairement à ce que laisseraient penser les annonces ministérielles. En 2020, elle a pour beaucoup été liée au contexte sanitaire et à la fermeture des frontières », a précisé l’ONG. En outre, « pour les personnes enfermées en centres de rétention administrative (CRA), beaucoup sont en réalité libérées, soit parce que les procédures ne sont pas respectées par les autorités, soit parce que les personnes ont le droit de rester sur le territoire français », ajoute encore la CIMADE.

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