Sanction sur les visas : La France ne lâche pas l'Algérie et le Maroc

En septembre dernier, la France a décidé de réduire le nombre des visas accordés aux ressortissants des trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) afin de forcer les autorités des ces pays à délivrer des laissez-passer consulaires permettant d'expulser leurs migrants se trouvant illégalement sur le sol français.

Le 5 novembre, plus d'un mois après cette décision radicale, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a assuré sur la chaîne CNews que la France « va maintenir la pression » particulièrement sur l'Algérie et le Maroc afin de « les pousser à coopérer dans l'opération d'expulsion des migrants clandestins ». Attal révèle aussi que « la Tunisie a délivré des laissez-passer consulaires », ce qui a permis d'expulser des « centaines de Tunisiens ».

Le porte-parole du gouvernement a rappelé que « la France a voté en 2018 une loi pour être plus efficace pour reconduire à la frontière les personnes qui n’ont pas vocation à rester sur notre sol ». Une loi qui a, selon lui, « produit des effets », puisque entre 2018 et 2019, « les expulsions des étrangers en situation irrégulière ont augmenté de 20% ». « La crise sanitaire a gelé toutes les politiques migratoires, les sorties, mais aussi beaucoup d'entrées », ajoute le porte-parole de l'Élysée.

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D'ailleurs, pour Gabriel Attal, « la crise sanitaire a bloqué la délivrance des laissez-passer consulaires qui sont nécessaires pour expulser quelqu'un dans son pays d’origine ». Une situation qui ne concerne pas « uniquement la France, mais tous nos voisins européens », précise-t-il. « Il ya tout un travail diplomatique qui est fait, des rencontres avec des ministres (des pays étrangers, NDLR) mais ça n’a pas bougé », ajoute le porte-parole du gouvernement come pour dénoncer un laxisme des États concernés par l'expulsion de leurs ressortissants.

La Tunisie a coopéré. L'Algérie et le Maroc continuent de tenir tête

Dans sa réponse, Gabriel Attal a présenté la réduction du nombre de visas accordées aux ressortissants des pays concernés – à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie – comme une réponse au manque de coopération de ces trois États avec la France en matière d’expulsion des migrants en situation irrégulière. « On a pris cette mesure il ya un mois, qui est forte : on réduit les visas tant que vous n’êtes pas coopératifs sur les laissez-passer consulaires », rappelle en effet Gabriel Attal en indiquant que « les choses ont progressé » avec la Tunisie en matière de reconduite à la frontière, affirmant que « plusieurs centaines de personnes ont été expulsées parce qu'elles ont eu un laissez-passer consulaire ».

La France va « continuer à mettre la pression sur l'Algérie et le Maroc »

D'autre part, le porte-parole du gouvernement français a reconnu que « les choses n’ont pas avancé avec l’Algérie et le Maroc » en matière d'expulsion des migrants sans-papiers de ces deux pays. « Cela fait un mois qu'on a annoncé cette mesure. Il y a des discussions et un travail qui se poursuit et je peux vous dire que dans les prochains jours, il y aura des échanges entre mes collègues, notamment entre Gérald Darmanin et ses homologues. Le Premier ministre va également échanger avec ses homologues et on souhaite que ça avance sur ce dossier-là », affirme Gabriel Attal.

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Pour le représentant du gouvernement français, « il n'y a pas de solution miracle » à ce dossier des expulsions et la France veut que l'Algérie et le Maroc « soient plus coopératifs » et que ces deux pays « produisent les laissez-passer consulaires » car « la mesure qu’on a prise sur la réduction des visas est une mesure forte », précise-t-il. « Il suffit de voir la réaction dans les pays concernés et on va continuer à mettre la pression », ajoute-t-il comme un signe de menace envers l'Algérie son voisin de l'Ouest.


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