« Il n’y a pas eu de crimes contre l’Humanité en Algérie », selon Valérie Pécresse

Valérie Pécresse

L’Algérie se retrouve malgré elle impliquée dans le débat qui sévit actuellement en France, en prévision de la prochaine élection présidentielle. Tous les candidats de toutes obédiences n’hésitent pas à citer l’Algérie, chacun selon son angle de vue. Pour des raisons liées à l’histoire, l’Algérie ne pourra ainsi jamais échapper aux débats politiques internes de la France.

La question de la mémoire a souvent constitué le nœud gordien dans les relations franco-algériennes. Jamais un autre pays n’a polarisé autant l’attention des dirigeants et des hommes politiques français, autant que l’Algérie. Le volet relatif à la mémoire, résultat de 132 années de colonisation et plus de sept années de guerre, continue à susciter le débat en France, soixante ans après l’indépendance de l’Algérie.

Pour de nombreux observateurs de la scène politique française, la question de l’Algérie constitue souvent un volet important pour l’ensemble des candidats à la présidentielle en France. Évoquer la question algérienne, dans ses différents aspects, est devenu au fil des échéances électorales un thème primordial dans le débat politique en France.

L’Algérie s'invite  à nouveau dans la campagne pour la présidentielle en France

De nombreux candidats à la présidentielle françaises de droite ou de la gauche, à l’instar de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, ont dû faire un crochet à Alger, pour s’entretenir avec les dirigeants algériens, avant leur entrée à l’Élysée. C’est pour dire toute l’importance que constitue la relation franco-algérienne, dans le long chemin qui mène les postulants français au sommet de l’État.

Pour la présidentielle d’avril prochain les choses se présentent un peu différemment, en raison de la récente crise politique entre les deux pays suscitée par la sortie de l’actuel patron de l’Élysée, Emmanuel Macron, à propos, justement, de la question de la mémoire engendrée par le passé colonial de la France en Algérie. Une crise qui va certainement dissuader les futurs candidats à l’Élysée d’entreprendre un voyage à Alger, mais cela ne va pas empêcher pour autant ces derniers d'évoquer l’Algérie dans leur campagne électorale.

Valérie Pécresse évoque le passé colonial de la France en Algérie

Après les candidats de l’extrême droite, à l’instar de Marine Le Pen et Éric Zemmour, c’est au tour de la candidate de la droite (LR) Valérie Pécresse d’évoquer l’Algérie, notamment la question brûlante de la mémoire.

Invitée lundi 3 janvier par la radio RTL, Valérie Pécresse, qui évoquait la question de la politique étrangère de l’actuel locataire de l’Élysée et son futur adversaire lors du prochain scrutin, n’a pas hésité à mettre l’Algérie sur la table, allant jusqu'à dédouaner son pays de tout crime commis durant sa colonisation de l’Algérie. Valérie Pécresse a notamment accusé Emmanuel Macron d’avoir « un problème avec l’histoire » concernant la question du passé colonial de la France en Algérie.

« En Algérie il y a eu des exactions, mais pas de crimes contre l’humanité », déclare Valérie Pécresse

« Emmanuel Macron a un problème avec l'histoire de France. Il est allé dire en Algérie qu'on avait commis des crimes contre l'humanité, il est allé dans un média anglo-saxon dire qu'il voulait déconstruire l'histoire de France et aujourd'hui cette histoire de drapeau. C'est plutôt comme ça que je le dirais, Emmanuel Macron a un problème avec l'histoire de France », lance la candidate de la droite à la prochaine présidentielle.

« Je ne pense qu'il faut déconstruire l'histoire de France », ajoute-t-elle, avant d’évoquer le passé colonial de la France particulièrement en Algérie. « Il y a eu des bonnes et de mauvaises choses, mais réécrire l'histoire des siècles après, c'est un anachronisme », affirme-t-elle. « En Algérie, il y a eu effectivement des exactions, il y a eu des pages sombres de l'histoire de France qui ont été écrites, mais crimes contre l'humanité, c'est ce qu'on reproche aux nazis et à Hitler, et je ne pense pas qu'on puisse parler de crimes contre l'humanité », a-t-elle poursuivi.

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