Le gouvernement français a accentué ces derniers mois la pression sur les associations musulmanes activant en France et soupçonnées de radicalisme. Plusieurs lieux de cultes ont déjà été fermés et de nombreuses associations ont été dissoutes, accusées de tenir des discours appelant à la haine et d’entretenir des relations avec la mouvance islamiste radicale.
Deuxième religion de France après le catholicisme en nombre de pratiquants, la troisième en nombre de lieux de culte après le protestantisme, l’islam – dont la communauté française est aussi la première en Europe – fait souvent l'objet de débat en France, notamment à l’approche des échéances électorales. C’est le cas en ce moment avec l’élection présidentielle prévue en avril prochain.
Une échéance politique qui ne laisse pas les candidats sans évoquer la place de l’islam et des musulmans en France, d’autant plus que la communauté musulmane, qui constitue pourtant un réservoir important en matière de voix, est souvent vilipendée par de nombreux candidats, notamment ceux de l’extrême droite. Souvent, l’islam est liée en France à du radicalisme et au terrorisme, faisant de cette religion une question sensible dans les débats.
Décidé à ne pas laisser la voie libre à l’extrême droite sur la question de l’islam, le gouvernement français a décidé d'intensifier les contrôles des lieux de culte musulman afin de lutter contre l’islamisme et le discours radical en France. Plusieurs mosquées ont été déjà fermées alors que d’autres sont sous la surveillance accrue des autorités. Cette offensive du gouvernement intervient dans le sillage de l’adoption, l’été dernier, de la Loi contre le séparatisme.
De nombreuses associations musulmanes soupçonnées de radicalisme en France
À ce propos, le ministre français de l’Intérieur, Gerald Darmanin, a réaffirmé en décembre dernier l’engagement de l’État à lutter contre les promoteurs de l’islamisme en France. Dans une déclaration à la radio RTL, le 13 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur a révélé que 99 mosquées étaient soupçonnées de séparatisme sur les 2620 lieux de culte musulmans établis en France. « À ma demande, ces 99 mosquées ont toutes été contrôlées au cours de ces derniers mois », affirme Gerald Darmanin en révélant que 21 mosquées ont été fermées.
Les associations « Juste Milieu » et « Al Qalam » dissoutes en Conseil des ministres
Dans le sillage de cet engagement du gouvernement français à lutter contre le radicalisme islamiste, Gerald Darmanin est revenu à la charge ce mercredi 5 janvier en annonçant la dissolution de deux associations musulmanes en Conseil des ministres, pour soupçon de radicalisme. Il s'agit de l'Association allonnaise « pour le juste milieu » et l’association Al Qalam, qui gèrent la mosquée d’Allonnes, dans la Sarthe.
« L’association allonnaise pour le Juste Milieu et l’association Al Qalam ont été dissoutes en Conseil des ministres ce matin. Comme le détaille le décret que j’ai présenté, elles incitaient à la haine et entretenaient des relations avec la mouvance islamiste radicale », écrit le ministre de l’Intérieur sur Twitter.
Selon le décret de dissolution, les deux associations « promeuvent une pratique radicale de l’islam, légitimant le recours au djihad armé, la mort en martyr ainsi que l’instauration de la charia » et « légitiment les attentats terroristes ».
L’association allonnaise pour le Juste Milieu et l’association Al Qalam ont été dissoutes en conseil des ministres ce matin.
Comme le détaille le décret que j’ai présenté, elles incitaient à la haine et entretenaient des relations avec la mouvance islamiste radicale.
A lire👇 pic.twitter.com/SGUxvUTEhK— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 5, 2022