L'Algérie s'en remet au blé français et arrête son boycott

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l'incertitude plane sur l’approvisionnement du marché mondial en blé, étant donné que la Russie et l’Ukraine en sont les principaux producteurs et exportateurs. L’Algérie, qui est parmi les plus grands importateurs de blé russe, a déjà pris ses précautions en se tournant à nouveau vers le marché français.

Les autorités algériennes avaient décidé, à la fin de l’année 2021, de ne plus importer du blé français, donnant suite à la crise diplomatique survenue entre les deux pays. En effet, en décembre 2021, l’Algérie – par le biais de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) – avait fait une commande d’une importante cargaison de blé estimée à 700'000 tonnes auprès de plusieurs fournisseurs et la France n'en faisait pas partie.

L'Algérie se tourne à nouveau vers le blé français

Cette commande en provenance d'Allemagne, de la mer Baltique, de la mer Noire, et d’Argentine a été livrée à l’Algérie en 3 cargaisons entre le 16 janvier et le 28 février 2022. Et la France, le traditionnel fournisseur de l’Algérie, n’y figure pas pour les raisons citées plus haut. Mais, dans le sillage du retour à la normale des relations entre les deux pays, l’Algérie a fini par se tourner à nouveau vers la France pour s’approvisionner en blé.

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Ce retour à la normale des relations franco-algérienne intervient dans une période cruciale marquée par la guerre en Ukraine ; guerre qui a engendré une grave crise en matière d’approvisionnement du marché mondial en blé. L'Algérie arrête donc son boycott du blé français et lorgne à nouveau ce marché afin de faire face à la crise.

450'000 tonnes de blé français seront acheminés depuis le port de Rouen vers l'Algérie

Le journal français Les Echos a rapporté, le 18 mars, que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a émis durant le mois de mars 2022 plusieurs appels d’offres internationaux portant sur la livraison en avril et mai 2022 de 700 000 tonnes de blé, dont 500 000 tonnes d’origine française. La plus grande part de cette commande française sera acheminée vers l’Algérie depuis le port de Rouen, selon la même source.

« Nous pensons charger d’ici le mois de mai environ 450'000 tonnes de blé vers les ports algériens depuis Rouen, ce qui représenterait une quinzaine de navires », a déclaré Gilles Kindelberger, directeur général de Senalia, premier opérateur de logistique céréalière d’Europe de l’Ouest, au journal Les Echos.

L'OAIC qui avait inscrit la clause « toutes origines sauf France » dans une partie de ses appels d’offres pour le blé en décembre 2021 a décidé de changer de position. En effet, l’opérateur algérien a été amené – conséquence de la guerre en Ukraine – à modifier son cahier des charges dans un sens moins restrictif. « Le taux de protéines a été ramené à 11,5 (au lieu de 12 précédemment), et le poids spécifique plancher à 77 kilogrammes par hectolitre (kg/hl) au lieu de 78 », précise Gilles Kindelberger.

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