Suicide des petites-filles de Mouloud Feraoun : Une affaire obscure

Scène de crime - Famille défénestrée en Suisse

Le 24 mars dernier, quatre membres d’une même famille ont trouvé la mort après avoir sauté du septième étage de leur immeuble en Suisse. Parmi les victimes se trouvent deux sœurs jumelles qui ne sont que les petites-filles de l’écrivain algérien Mouloud Feraoun.

Si les premiers éléments de l’enquête de la police suisse ont conclu à un suicide collectif, il n’en demeure pas moins que plusieurs questions sont toujours restées sans réponses quant aux raisons ayant poussé cette famille à passer à l’acte. Des questions auxquelles la chaine française TF1 a tenté de répondre à travers une enquête exclusive diffusée dans la soirée du dimanche 24 avril dans l’émission « Sept à Huit ».

Un mois après les faits, la caméra de TF1 est revenue sur les lieux du drame afin de tenter de lever certaines zones d’ombre sur ce suicide collectif qui a coûté la vie à quatre membres d’une même famille. Il s’agit du père Éric David, 40 ans, son épouse, Nasrine Feraoun, 41 ans, la sœur jumelle de cette dernière, Narjisse Feraoun, ainsi que la fille du couple âgée de 8 ans. Le cinquième membre de la famille à savoir Alan, 15 ans, le fils aîné du couple, a survécu à cette chute de 25 mètres. Il est toujours plongé dans un coma profond.

Les David-Feraoun vivaient reclus dans leur appartement

Se basant sur de nombreux témoignages et des rapports de la police suisse, l’enquête de « Sept à Huit » est revenue sur le passé de cette famille « mystérieuse » partie de France pour s’installer en Suisse. L’enquête est parvenue à conclure que cette famille était intéressée par les théories complotistes et survivalistes. Pour preuve, depuis son arrivée en Suisse, cette famille vivait recluse dans un appartement transformé en bunker.

Le couple David et Nasrine ne sort presque plus du domicile, comme les enfants qui sont scolarisés à la maison. Seule Narjisse, qui habite avec eux, semble continuer à entretenir une vie sociale, en occupant le poste de cheffe de clinique des services d'ophtalmologie des hôpitaux universitaires de Genève. La famille n’avait pratiquement aucun contact avec le monde extérieur. « Quand on les voyait, ils étaient vraiment normaux, ils rigolaient entre eux, discutaient entre eux, mais dès qu'il y avait quelqu'un d'autre qu'eux cinq, c'était le silence », témoigne un voisin.

Une famille adepte des thèses complotistes et survivalistes

L’avènement de la pandémie de Covid-19 a poussé encore plus la famille à se couper du monde extérieur. À la fin de l'année 2021, la famille David-Feraoun cesse totalement de répondre aux autorités suisses, qui doivent pourtant contrôler l'enseignement à la maison que suit le fils de 15 ans. Selon un témoin, les sœurs jumelles Narjisse et Nasrine Feraoun semblaient obnubilées par le vaccin contre le Covid-19.

« Selon elles, tous les vaccinés à partir de deux ans allaient mourir, elles voyaient plus ou moins la fin du monde avec des famines, la guerre civile, des pillages », affirme ce témoin. Les sœurs Feraoun auraient donc assuré vouloir « se préparer, avoir des médicaments en réserve, de l'eau potable et un plan de secours avec une communauté », ajoute-t-il.

En arrivant au domicile de la famille le 24 mars, « les policiers ont frappé, ils ont sonné, il n'y a pas eu de réponse, ils ont insisté, à un moment donné ils ont entendu une voix à l'intérieur qui demandait qui était là, ils se sont légitimés, ont dit que c'était la police, et puis il n'y a plus eu de bruit pendant une demi-heure. Comme ils n'arrivaient pas à exécuter leur mission, ils ont décidé de quitter les lieux », révèle un policier à « Sept à Huit ».

Mort des petites filles de Mouloud Feraoun : la police privilégie la thèse du « suicide collectif »

Quelques minutes après le drame. Sans cri ni dispute, les cinq membres de la famille se sont jetés du balcon. « En fouillant l'appartement, les policiers ont découvert des éléments qui permettent de dire que la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes », ajoute la même source.

Par contre, à aucun moment, les policiers n’ont découvert d'éléments qui pouvaient expliquer ce passage à l’acte. « On n'a pas mis au jour d'éléments qui font un lien entre cette famille et le milieu sectaire, on privilégie la thèse du suicide collectif sans l'intervention d'un tiers », détaille encore le policier. L’enfant de 15 ans, seul survivant du drame, pourrait peut-être donner des détails, s’il parvient à sortir du coma dans lequel il est plongé depuis un mois.

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