Le ministre espagnol de l'Intérieur espionné avec Pegasus. L'étau se resserre sur le Maroc

Fernando Grande-Marlaska - ministre de l'Intérieur - Espagne

Le scandale d'espionnage avec le logiciel israélien Pegasus ne cesse d'enfler. Après le Premier ministre et la ministre de la Défense, c'est le téléphone du ministre de l'intérieur qui semble avoir été la cible de vol de données. En effet, après analyse des téléphones de tous les ministres, l’exécutif a révélé que le portable du ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska avait lui aussi été espionné l'an dernier à l'aide du logiciel israélien Pegasus.

Ainsi, le ministre de l'Intérieur a aussi été mis sur écoute. Cependant, ce scandale n'a pas encore révélé ses tenants et aboutissants, même si la première tête est tombée. Il s'agit de Paz Esteban, première femme à la tête des services de renseignements, qui a été congédiée le mardi 10 mai. Les medias espagnoles ont annoncé que l'analyse du téléphone du ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a révélé qu'il a été espionné avec Pegasus les 7 et 26 juin 2021, en pleine crise entre l'Espagne et le Maroc, et que plus de 6 Go de données y ont été extraites. Le Centre national de renseignement (CNI) a confirmé cette information.

Ces révélations resserrent de plus en plus l'étau sur le Royaume chérifien. Les soupçons pèsent de plus en plus sur le Maroc au sujet de l'espionnage des membres du gouvernement espagnol et de son chef, Pedro Sanchez. Ce dernier emboîte donc le pas à Margarita Robles, la ministre de la Défense, et Arancha Gonzales Laya, l’ancienne ministre des Affaires étrangères.

Pegasus, une affaire qui prend de l'ampleur

Cette affaire est désormais prise au sérieux par les médias et les experts en Espagne. Elle prend une grande ampleur étant donné que plus de 6 Go de données ont été extraits du téléphone de Marlaska le 7 juin, un volume bien plus important que les 2,7 Go de données extraits du téléphone du président Sanchez les 19 et 31 mai. Ensuite, 400 Mo de données ont été extraits du téléphone du ministre de l'Intérieur le 26 juin, date à laquelle le téléphone de Margarita Robles a également été piraté.

Par ailleurs, le téléphone du ministre de l'Agriculture, de la pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a aussi subi une « tentative manquée » d’espionnage avec Pegasus dans la même période, a annoncé  la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez. Cette dernière a assuré que l'Exécutif a porté plainte contre X devant l'Audience nationale pour l'espionnage de Marlaska et Planas, comme il l'a fait pour Sanchez et Robles. La porte-parole de l’Exécutif espagnol a évité de désigner le Maroc comme l’auteur de ces espionnages, se limitant à affirmer que la justice est déjà saisie et fera toute la lumière sur ce dossier. Ainsi, l'Espagne ne veut en aucun cas déclencher une nouvelle crise avec le Maroc, même si plusieurs experts placent le royaume dans la case des principaux accusés.

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