La crise avec l'Espagne perdurera tant que le gouvernement de Pedro Sanchez reste en place (responsable algérien)

Pedro Sánchez

Au rythme auquel vont les choses, rien n'indique que la crise diplomatique entre Alger et Madrid sera solutionnée dans un proche avenir. C'est du moins ce que suggère un responsable algérien, qui a écarté un retour des relations avec l'Espagne à la normale si l'actuel gouvernement dirigé par Pedro Sanchez reste en place. Pour Alger, la fin de la crise avec Madrid est donc tributaire d'un changement de gouvernement en Espagne.

Pour les autorités algériennes, c'est l'actuel gouvernement dirigé par le socialiste Pedro Sanchez qui est à l'origine de la crise entre les deux pays. Une crise née à la suite de la décision du gouvernement espagnol de changer sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. C'était le 18 mars dernier, lorsque, le palais royal marocain avait indiqué dans un communiqué rendu public que l'Espagne, par la voix de son chef de gouvernement Pedro Sanchez, a annoncé son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

Ce changement de position de la part du gouvernement espagnol à propos du Sahara occidental a été suivi par une riposte d'Alger. En effet, après avoir décidé de rappeler son ambassadeur à Madrid, l'Algérie a opté par la suite pour une série de « représailles » sur le plan économique et énergétique. Il s'agit notamment de la révision à la hausse des prix du gaz exporté vers l'Espagne et l'interdiction d'importation de certains produits espagnols à l'instar des bovins.

En voyant ne rien venir de la part du gouvernement espagnol concernant l'affaire du Sahara occidental, les autorités algériennes ont décidé de durcir leur position vis-à-vis de Madrid en annonçant, le 8 juin dernier, la suspension du traité d'amitié liant les deux pays depuis 2002. Le traité prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays et le développement de la coopération dans les domaines économique, financier, éducatif et de la défense.

L'Algérie « attend un nouveau gouvernement en Espagne pour clore la crise », affirme Amar Belani

Alors que le gouvernement espagnol, qui dit « regretter » la décision d'Alger, compte sur le soutien de l'Union européenne pour un retour à la normale des relations avec l'Algérie, voilà qu'un haut responsable algérien écarte une fin de la crise sous l'égide de l'actuel gouvernement espagnol. En effet, dans une déclaration ce jeudi 16 juin 2022 au journal espagnol El Confidencial, Amar Belani, ambassadeur chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, a déclaré que l'Algérie « attend un nouveau gouvernement en Espagne pour clore la crise ».

Tout en affirmant que « la crise entre l'Algérie et l'Espagne ne peut être solutionnée sous la direction de l'actuel gouvernement espagnol », Amar Belani a critiqué les dernières déclarations de la vice-présidente du gouvernement et de celles des ministres des Affaires étrangères espagnols à l'égard de l'Algérie. « Les déclarations irresponsables du ministre José Manuel Albares et de la vice-présidente Nadia Calviño ruinent définitivement toute possibilité de normalisation des relations avec un gouvernement peu fiable qui pratique le mensonge et la fuite en avant », affirme le représentant du gouvernement algérien.

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