Le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh, a publié un tweet dénonçant les SDF étrangers, notamment ceux venus d'Algérie et du Maroc et qui seraient à l'origine de nombreuses violences et de vols dans la ville de Montpellier, selon lui. « Ces personnes ne sont pas les bienvenus », avait écrit le Préfet dans son tweet, retiré par la suite, mais non sans susciter une vive polémique en France.
Le débat bat son plein ces derniers jours en France concernant la situation des migrants SDF, notamment à l'approche de l'hiver. Durant cette saison, les SDF se trouvent confrontés à une météo des plus rudes. Livrés à eux même, des dizaines de migrants SDF ne pouvant pas résister à ces conditions succombent chaque année dans les différentes villes de France. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à condamner l'État pour « non-assistance à personnes en danger ».
D'autres voix estiment par contre que l'État français n'est pas du tout obligé de prendre en charge ces SDF étrangers, dont la majorité serait en situation irrégulière, donc probablement visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). C'est en plein débat sur cette question que le préfet de l'Héraut a réagi « vigoureusement », le jeudi 29 septembre, à la situation des migrants SDF dans la ville de Montpellier.
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« Algériens et Marocains en majorité responsables de nombreux vols », écrit le préfet de l'Héraut
Réagissant à un article du quotidien régional Le Midi Libre sur l'arrestation d'un migrant soupçonné d'agression dans un train, le préfet de l'Héraut a publié un message où il s'en est pris aux migrants SDF se trouvant à Montpellier. « Je veux en finir avec la délinquance des SDF étrangers à Montpellier. 104 gardes à vue depuis août. Algériens et Marocains en majorité responsables de nombreux vols-violences avec armes. Nous serons intraitables. Les CRS ont instruction de ne pas les lâcher. Ils ne sont pas les bienvenus », a écrit le préfet de l'Hérault dans un tweet avant de le supprimer 2 heures plus tard.
Les propos du préfet – en contexte ou sortis de leur contexte – ont vite fait de susciter une forte polémique. Certaines voix ont perçu les mots du préfet comme « stigmatisants » pour les migrants SDF étrangers. « Ces propos sont à la limite de l'indignité. Comme s'il y avait une délinquance spécifique aux personnes étrangères et sans domicile fixe », s'indigne l'avocate de la Ligue des droits de l'Homme à Montpellier, Sophie Mazas, sur France 3. « Ce qui est choquant, c'est qu'il arrive à déshumaniser, en si peu de mots, des réfugiés et des personnes sans domicile fixe », dénonce-t-elle.
Le message du préfet de l'Héraut, Hugues Moutouh, a par contre été salué par des partisans de l'extrême droite. C'est le cas du politicien et ex-journaliste Éric Zemmour, président du parti « Reconquête! », qui a partagé le tweet du préfet, non sans ajouter son commentaire : « Bravo au préfet de l'Hérault qui a dit la vérité, avant de supprimer sa publication. Sans doute la vérité fait-elle peur à sa hiérarchie », écrit le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle.