France : Voici le nombre d'étudiants algériens qui décrochent un titre de séjour de travail

Un étudiant algérien sur deux bénéficie d’un titre de séjour de travail en France à la fin de son cursus. En effet, selon une étude parue lundi 10 octobre, dans le rapport annuel de l'OCDE sur les migrations internationales, 52 % des titres de travail délivrés en France le sont à des ressortissants étrangers auparavant étudiants dans les universités françaises.

La France constitue l’une des destinations préférées des étudiants algériens pour y poursuivre leur cursus universitaire. Les derniers chiffres publiés par Campus France montrent que les étudiants originaires d’Algérie arrivent à la deuxième place des pays d’origine des étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2021-2022. Le Maroc arrive en tête, avec 46 371 inscrits en 2021-2022, suivi de l’Algérie avec 31 032 étudiants inscrits, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année 2020.

Mieux encore, la majorité des étudiants étrangers finissent par avoir un titre de séjour de travail en France une fois leurs études achevées. En effet, dans un rapport publié ce lundi 10 octobre, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a indiqué que 52 % des titres de travail délivrés par la France en 2021 le sont à des étudiants étrangers ayant poursuivi leur cursus dans les universités françaises.

« La France est le numéro un en matière de transition d'un titre de séjour étudiant vers un titre de séjour de travail. 52 % des titres de travail délivrés l'ont été à des personnes précédemment étudiantes. Donc c'est une filière hyper importante pour alimenter l'immigration de travail, notamment qualifiée », explique à l'AFP Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l'OCDE.

25 000 étudiants étrangers bénéficient chaque année d’un titre de séjour de travail en France

Dans le détail, ce sont 25 000 personnes, sur les quelque 80 000 étudiants étrangers accueillis chaque année en France, qui bénéficient d’un titre de travail une fois leurs études achevées. Ces étudiants étrangers bénéficiaires d’un titre de travail sont originaires principalement du Maroc, de Chine et d'Algérie, selon le rapport de l’OCDE. Ces étudiants étrangers s'intègrent mieux au marché du travail, puisque 75,4 % d’entre eux trouvent un emploi en France, indique la même source.

En raison de leur « expérience locale », ces étudiants étrangers sont considérés comme « une source de main-d'œuvre pré-intégrée, dont le niveau de surqualification n'est pas supérieur au reste des travailleurs immigrés », écrivent Elisabeth Kamm et Thomas Liebig, coauteurs de l'étude de l’OCDE. Autrement dit, ces anciens étudiants ont tendance à occuper des emplois plutôt en adéquation avec leur niveau de qualification.

Les auteurs du rapport ont mis également en avant les « facilitations » offertes par les autorités françaises aux étudiants étrangers, exemptés au niveau du master des rigidités du « test du marché du travail », censé vérifier l'adéquation entre les qualifications et l'emploi recherché. « La différence avec les autres immigrés, c'est que là c'est l'université qui sélectionne, pas l'État, pas l'employeur », explique Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l’OCDE.

Le rapport de l’OCDE a soulevé également des « inquiétudes concernant la fuite des cerveaux des pays pauvres vers les pays riches ». Les auteurs de l’étude estiment ainsi que « la migration des étudiants étrangers n'est pas une solution à la pénurie de main-d'œuvre peu ou pas qualifiée ». Les auteurs appellent notamment à trouver un « équilibre dans les voies d’immigration, pour éviter que des pays deviennent excessivement dépendants de cette filière ».

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