Quels avantages l'Algérie va-t-elle tirer de son adhésion aux BRICS ?

Chefs d'États membres des BRICS

L'Algérie a exprimé sa volonté de rejoindre le groupe BRICS, le bloc des pays émergents qui rassemble le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. Abdelmadjid Tebboune l'a annoncé le 31 juillet de l'année en cours. Une responsable au ministère des Affaires étrangères a annoncé ,le 7 novembre, que l’Algérie a fait une demande officielle pour son adhésion à cet ensemble économique. Suite à ces annonces, une question taraude les esprits : quels avantages l'Algérie va-t-elle tirer de son adhésion aux BRICS ?

Avant de répondre à cette question, il est important de souligner que pour intégrer ce groupe l'Algérie doit impérativement diversifier son économie. Ce qui ne peut se faire à court terme. « L'adhésion au Groupe BRICS est tributaire de conditions économiques auxquelles l'Algérie satisfait en grande partie », avait estimé Abdelmadjid Tebboune lors d'une rencontre avec certains journalistes à la fin du mois de juillet. Cette adhésion « mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles », a aussi déclaré le chef de l'État algérien en soulignant que « l’approche de l’Algérie concerne l’instauration d’un nouvel ordre mondial qui repose sur la parité et l’équité entre les pays ».

En déposant une demande officielle pour adhérer au groupe, l'Algérie fait donc le pari d'appartenir à un grand groupe économique qui gagne de l'influence dans le monde. Elle ne pourra que tirer profil sur les plans économique et politique. En effet, l’Algérie, pays partenaire de la Chine et de la Russie, vise à diversifier ses partenariats économiques et ses échanges commerciaux, notamment avec les autres pays du groupe comme le Brésil ou l’Afrique du Sud.

BRICS : Les avantages que l'Algérie pourrait tirer

Selon, l’économiste Alexandre Kateb une telle initiative va permettre à l’Algérie « d’avoir des relations directes avec de grandes puissances émergentes […], et de rehausser son statut diplomatique ». De son côté, l’expert en économie Ishak Kherchi a affirmé, sur Arab News en français, que la position géographique stratégique du pays est un atout majeur. Il rappelle que l’un des objectifs des BRICS est de pouvoir « jouer un rôle dans le contrôle du commerce international et de faire face aux organisations qui veulent dominer l’économie mondiale ». « L’Algérie, qui prévoit de déposer sa candidature (elle l'a déposé entre temps, NDLR) doit accentuer ses efforts dans le développement de ses capacités de production dans tous les secteurs d’activité ». Il indique que les pays membres de ce bloc, qui représentent la force économique du futur, enregistrent une croissance à deux chiffres. Dans leur volonté d’élargissement à d’autres pays, les membres des BRICS exigent des pays candidats d’avoir une croissance égale ou supérieure à 5 % par an. 

Il faut dire que l'adhésion de l'Algérie aux BRICS pourrait lui offrir diverses opportunités, lui permettant d’accroître les partenariats économiques et d’impulser les investissements structurants avec les pays membres. Le groupe BRICS, qui compte près de 40 % de la population mondiale, 25% du PIB mondial et 18 % du commerce international, offre donc à l'Algérie de nombreux avantages, comme l’accès aux financements via la Nouvelle banque de développement (New Development Bank), créé en 2014 et dont le siège se trouve à Shanghai, en Chine.

Cette adhésion permettra à l'Algérie d'avoir accès aux financements, de fructifier les échanges commerciaux et d’avoir accès à un système de financement alternatif au dollar américain et au système financier international Swift. L'éventuelle adhésion aux BRICS permettra également au pays de bénéficier de très nombreux avantages économiques, notamment dans l’impulsion des partenariats et des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant, et de pénétrer les marchés intérieurs des pays membres de ce conglomérat économique.

Retour en haut
Share via
Copy link