Le dégel des relations entre la France et le Maroc s'accélère avec la visite de Catherine Colonna

Drapeaux du Maroc et de la France

La France a perdu beaucoup de terrain en Afrique, notamment en Afrique du Nord qui est réputée pour être sa chasse gardée. Ses relations avec le Maroc, pourtant allié traditionnel, se sont dégradées. Le froid s'est installé entre le Royaume chérifien et la France, notamment en raison du scandale d'espionnage avec le logiciel Pegasus et les restrictions sur les visas imposées par la France.

Consciente de ce froid qui n'arrange pas ses affaires et qui affaiblit son influence dans cette partie du continent africain, les dirigeants français multiplient les initiatives pour reprendre les choses en main. Pour y arriver, le président français compte se rendre au Maroc au début de l'année 2023. Cette visite a été programmée lors d'un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI le 1er novembre, selon plusieurs sources. Une visite annoncée par Emmanuel Macron pour le mois d'octobre au retour de sa visite en Algérie. Cependant, elle a été reportée.

Pour réussir cette visite qui a une grande importance pour les deux pays, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue dans la capitale marocaine le 15 et le 16 décembre 2022. Une visite durant laquelle la ministre va s'entretenir avec son homologue marocain Nasser Bourita. Les deux hauts responsables « évoqueront tous les sujets de la relation bilatérale », a indiqué la porte-parole du Quai d'Orsay Anne-Claire Legendre.

Visas, Pegasus, Sahara occidental : les points de discorde

Il faut dire que les relations entre les deux pays sont tendues1. Les deux diplomates vont donc essayer de désamorcer la crise concernant plusieurs sujets qui fâchent. En effet, le Maroc n'a pas apprécié le traitement réservé par les médias français au royaume dans l'affaire Pegasus. Une affaire que des médias et des ONG internationales ont fait éclater en accusant le Maroc d'espionnage2. Cependant, dans ce dossier, les autorités françaises ont été indulgentes. Malgré l'accusation de mise sur écoute d'un millier de Français, dont des téléphones d'Emmanuel Macron, les commissions d'enquête ne sont arrivées à aucune conclusion. Cette affaire n'a pas suscité de réaction forte de l'État français.

Dans ces relations bilatérales, un autre sujet est au centre de désaccords profonds. La réduction drastique du nombre de visas accordés par Paris aux pays de l'Afrique du Nord, depuis plus d'un an, est vécue comme « une blessure pour les Marocains ». Cette décision a été prise par Paris pour protester contre la réticence du royaume à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l'Hexagone.

Par ailleurs, la question du Sahara occidental sera aussi au centre des débats. Le Maroc demande à la France d'afficher une position claire et de s'aligner sur sa position comme l'a fait l'Espagne. Cependant, sur ce dossier, la France risque de perdre l'Algérie avec laquelle elle a réussi à réchauffer ses relations ces derniers mois.


  1. Analyse des relations bilatérales entre la France et le Maroc 

  2. Pegasus : Une enquête de l'Union européenne révèle la liste des victimes du Maroc 

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