L'enquête sur le drame de Melilla classée sans suite : pourquoi ?

Frontière entre l'Espagne et le Maroc

L’enquête ouverte par la justice espagnole sur la mort d’au moins 23 migrants subsahariens ayant tenté de pénétrer, fin juin, dans l’enclave de Melilla depuis le Maroc a été « classée sans suite ». C’est ce qu’a annoncé, vendredi 23 décembre, le ministère public, dans un communiqué repris par l’AFP.  

Alors que le drame de Melilla continue d’alimenter le débat chez les défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde, l’enquête ouverte par la justice espagnole sur cette affaire a été classée sans suite. « Le parquet a classé l’enquête » sur ce drame, car il n’a « pas identifié de signes de délit dans les agissements des agents des forces de sécurité espagnoles », a annoncé, vendredi 23 décembre, le ministère public.

Une décision qui vient au secours des autorités espagnoles, pointées du doigt dans ce drame par de nombreuses ONG et associations de défenses des droits de l’Homme. En effet, Amnesty International a déterminé, dans sa récente enquête, que l'Espagne et le Maroc ont une part de responsabilité dans ce drame1.

« On ne peut pas conclure que l’action des agents ait augmenté le risque pesant sur la vie et l’intégrité physique des migrants et on ne peut donc pas les inculper d’homicide involontaire », ajoute le parquet espagnol dans son communiqué.

Drame de Melilla : Le parquet pointe du doigt « l'attitude hostile » des migrants

Selon le parquet, « aucun des agents n’a eu connaissance » de la chute de migrants les uns sur les autres depuis la clôture séparant Melilla du Maroc « et de ses conséquences fatales », et n’a su « qu’il y avait des personnes en situation de risque qui nécessitaient de l’aide ». D’après les éléments rassemblés durant les six mois d’enquête, « l’attitude des migrants » a été « constamment hostile et violente, envers les agents marocains et espagnols2 », souligne encore le parquet.

Le parquet précise toutefois avoir transmis aux responsables des forces de sécurité espagnoles des éléments pour d’éventuelles poursuites disciplinaires contre des agents suspectés d’avoir jeté des pierres sur des migrants3. Le ministère public appelle en outre les autorités espagnoles à « mettre en œuvre les mesures nécessaires » afin que les migrants puissent déposer des demandes d’asile en bonne et due forme et n’aient plus à tenter de franchir la frontière illégalement.


  1. Drame de Melilla : Amnesty International accuse le Maroc et l'Espagne 

  2. https://observalgerie.com/2022/11/14/politique/drame-melilla-gouvernement-espagnol-accuse-cacher-actions-maroc/ 

  3. https://observalgerie.com/2022/11/26/politique/drame-melilla-maroc-espagne-nouveaux-elements-video/ 

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