La Grande mosquée de Paris renonce aux poursuites judiciaires contre Michel Houellebecq

Michel Houellebecq

La Grande Mosquée de Paris a décidé de renoncer aux poursuites judiciaires contre l’écrivain Michel Houellebecq, suite aux propos « violents » de ce dernier à l’égard des musulmans de France. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié vendredi 6 janvier par la Grande mosquée de Paris, signé par son recteur Chems-Eddine Hafiz.

La Grande Mosquée de Paris a annoncé, mercredi 28 décembre, qu’elle portait plainte contre l’écrivain Michel Houellebecq pour « des propos très graves » au sujet des musulmans de France, tenus lors d'un entretien en novembre dernier avec Michel Onfray dans la revue Front populaire. Dans un communiqué publié sur son site, la Grande mosquée de Paris affirmait avoir déposé plainte contre l'écrivain « devant le procureur de la République de Paris pour provocation à la haine contre les musulmans ».

Alors que tout le monde s’attendait à un procès devant la justice entre la Grande mosquée de Paris et l’écrivain Michel Houellebecq, voilà que l’institution religieuse décide de faire machine arrière. En effet, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a annoncé, dans un communiqué publié vendredi 6 janvier, avoir décidé de « renoncer aux poursuites judiciaires » à l’encontre de Michel Houellebecq.

Au lendemain de la rencontre entre les deux hommes, Chems-Eddine Hafiz a indiqué qu’« après avoir pris connaissance des modifications du texte apportées par Monsieur Michel Houellebecq et des regrets qu’il a exprimés, la Grande Mosquée de Paris a décidé de renoncer en cet état aux poursuites judiciaires à son encontre ».

L'écrivain Michel Houellebecq exprime ses « regrets » aux musulmans de France

« Ne fermant jamais la porte au dialogue et croyant aux vertus du débat », le recteur de la Grande Mosquée de Paris a expliqué, au cours de son entretien avec l’écrivain Michel Houellebecq, « les raisons de la colère de nos concitoyens musulmans à la lecture d’une partie de ses propos publiés dans la revue Front Populaire le 29 novembre 2022 ». Chems-Eddine Hafiz affirme que son intention, à travers des poursuites judiciaires, était de « défendre la dignité et la citoyenneté des musulmans de France ».

Au cours de son entretien avec Chems-Eddine Hafiz, l’écrivain Michel Houellebecq lui a alors « exprimé des regrets face à cette situation et a reconnu que les propos en question étaient de nature à essentialiser sans nuance les musulmans et à les opposer à la "population française de souche" (selon l'expression qu'il avait utilisée) », lit-on dans le communiqué de la Grande mosquée de Paris.

« Convaincu de la justesse de mon argumentaire et dans un souci d'apaisement », Michel Houellebecq a écrit « à la main » une déclaration transmise au journal Le Figaro en ces termes : « Chems-Eddine Hafiz m'a fait part de la grande émotion des musulmans français causée par certains passages de mon entretien avec Michel Onfray. Il se trouve qu'un livre sera tiré de ces entrevues. Je suis profondément attaché au texte et je veux bien reconnaitre que les paragraphes concernés sont ambigus. Je les remplacerai donc, dans l'édition à venir, par des paragraphes explicitant mieux mon propos, et qui, je l'espère, ne heurteront pas les musulmans ».

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