Emmanuel Macron prépare une visite officielle du chef de l'État Abdelmadjid Tebboune

En dépit de la multitude des différends qui opposent les deux pays, la France semble décidée à aller au bout de l’entreprise de réconciliation voulue par le prédisent Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie. En effet, selon des médias français, l’Élysée est en train de préparer une visite officielle pour le chef d’État algérien, ce qui ne manquerait pas de donner un nouveau coup de pouce aux relations entre les deux pays.

La visite officielle que le président français Emmanuel Macron a rendue à l’Algérie vers la fin du mois d’août de l’année passée a été l’occasion de dissiper certaines animosités enclenchées par des propos tenus de part et d’autre de la Méditerranée. Et, selon des médias français, Macron voudrait bien remettre ça. « La visite n’est pas encore officielle, mais le Quai d’Orsay s’active en coulisse et a déjà prévenu plusieurs de nos institutions qu’elles auraient de la visite », a rapporté, entre autres, Radio Classique. Il est clair que le président français mise sur un échange assidu d’« officialités » pour garde les relations algéro-françaises à un niveau appréciable.

Tebboune en France le 19 mars ? Une date controversée

Toujours selon Radio Classique, qui assure que plusieurs « institutions ont déjà été prévenues qu’elles auraient de la visite », le déplacement du chef de l’État algérien était prévue pour le 19 mars, une date hautement symbolique, mais aussi problématique. D’où le fait que l’Élysée ait décidé d’opter pour une autre date. « Le problème de cette date, c’est que les harkis comme les pieds noirs estiment que les violences se sont déclenchées à partir de l’arrêt officiel des hostilités, donc que c’est un mauvais symbole. Cela explique peut-être pourquoi le calendrier est en train d’être ajusté, sans doute à début mars », a écrit Radio Classique, qui cite, comme source, « un conseiller de l’exécutif ». Selon la même source, le Président français « ne s’économise pas » concernant cette potentielle visite. Et c’est assurément à raison : quoi de mieux que des visites « présidentielles » pour maintenir les relations bilatérales à la hauteur des liens économiques et humains qui lient les deux pays.

Relations algéro-françaises : la mémoire, l’éternelle « fausse note »

Il est certain qu’entre la France et l’Algérie, ce genre d’initiatives est plus que nécessaire si l’on veut éviter le cumul de rancœurs et d’animosités. Il est, en effet, indispensable de doubler d’efforts pour atténuer le poids de la mémoire qui pèse sur les relations entre les deux pays. La France, en quête permanente d’un équilibre entre les sensibilités et la logique économique, doit faire de la gymnastique diplomatique pour ne pas offenser l’Algérie sans pour autant aller dans le sens de la repentance. D’ailleurs, pas plus loin que la semaine passée, dans un entretien qu’il a accordé au journal Le Point, Macron a déclaré qu’il n’allait pas demander pardon aux Algériens1.

Cette déclaration, qui a été largement commentée, notamment du côté sud de la Méditerranée, a été néanmoins nuancée par la proposition de regarder « vers l’avenir ». « Les Algériens vivant en France, les Français de l’immigration ayant un parent algérien, les harkis, leurs enfants, les rapatriés et leurs familles, ceux qui se sont battus sur le sol algérien. On dépasse les 10 millions de personnes », a rappelé Macron dont l’effort diplomatique vis-à-vis de l’Algérie est difficile à nier.


  1. Colonisation de l'Algérie : Emmanuel Macron ne demandera pas pardon 

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