Le cauchemar avait commencé un certain 13 janvier 2013 pour ne finir que 3 jours après : plus de 800 personnes travaillant sur le site gazier de Tiguentourine ont été prises en otage par les terroristes qui réclamaient, entre autres, l'arrêt de l'intervention militaire française au Mali lancée cinq jours auparavant. L’affaire a eu des répercussions très sérieuses, notamment sur la politique interne du pays. Et depuis, les autorités algériennes ont pris conscience du préalable d’une sécurisation maximale des sites gaziers.
Dans la hâte, l’Algérie a, rappelons-le, géré la prise d’otages comme elle a pu. Des morts ont été enregistrés : 37 otages et 29 terroristes, selon un bilan du 21 janvier 2013. Les réactions internationales s’étaient alors multipliées. Les unes réconfortaient l’Algérie, quand d’autres ont condamné sa gestion de la crise. Aujourd’hui, bien que le cauchemar soit bien derrière nous, ses leçons sont gravées à jamais dans les stratégies sécuritaires.
Sonatrach : plus de 58 milliards de dinars consacrés à la protection des sites énergétiques en 2021
Preuve en est les sommes consacrées par la compagnie nationale des hydrocarbures pour la sécurisation de ses sites. En effet, elle a consacré plus de 58 milliards de dinars (environ 400 millions de dollars) durant l'année 2021 à la protection de ses installations énergétiques névralgiques. C’est ce qu’a indiqué hier, 15 janvier 2023, le PDG du groupe, Toufik Hakkar. Le chiffre a été communiqué à l'occasion d'une journée d'étude organisée en collaboration avec le ministère de la Défense nationale (MDN) sur le thème de « la sécurité des sites énergétiques en Algérie ». C’est dire l’importance qu’accorde l’Algérie à la question.
Toufik Hakkar a, en outre, affirmé que Sonatrach « a mobilisé plus de 22 000 agents dotés de tous les équipements spécifiques, pour assurer la sécurité de ses sites névralgiques et celle des joint-ventures ». Aussi, a-t-il ajouté, la compagnie nationale « travaille en forte collaboration avec l'Armée nationale populaire (ANP) et les services de sécurité pour assurer la sécurité totale des installations, les sites industriels et les canalisations ».
Le PDG du groupe a insisté sur le fait que « le dispositif de sécurité de Sonatrach a évolué depuis l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine le 16 janvier 2013 ». Il a rassuré qu'aujourd'hui tous les sites énergétiques de Sonatrach sont « totalement sécurisés » et que « l'amélioration continue de l'efficacité de ce système représente un enjeu permanent au sein du groupe ».