La France et la langue française perdent de plus en plus pied dans le continent africain. La langue française est décriée. Plusieurs pays, notamment ceux d'Afrique du Nord, se mettent à l'anglais. En Algérie, cette langue est graduellement remplacée par l'anglais. Au Maroc, elle a désormais perdu sa place dans l'administration.
Arabisation de l'administration au Maroc
En effet, la ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a affirmé, selon le journal arabophone Al Akhbar, que les administrations, ainsi que les établissements publics et privés, sont tenus d’utiliser l’arabe comme langue officielle. Elle a indiqué que tous leurs contrats, correspondances, documents officiels ou les opérations menés avec leurs parties prenantes doivent se faire en arabe.
Ainsi, le Maroc, après des décennies de son indépendance, s'attaque à la langue française. Une décision qui parvient dans une conjoncture de crise diplomatique avec la France. Pour la ministre, marocaine, l’utilisation de l’arabe comme langue officielle dans ces établissements n’est pas qu’une obligation constitutionnelle, mais elle a aussi fait l’objet d’un jugement de la part du Tribunal administratif de Rabat, confirmé par la Cour d’appel.
En effet, ces deux institutions considèrent l'usage de la langue française comme contraire à la réglementation marocaine. Ghita Mezzour a rappelé, selon la même source, que l’article 5 de la Constitution stipule que l’arabe demeure la langue officielle du pays, et que l’État œuvre à sa protection et son développement.
Elle a également fait référence à la circulaire du Chef du gouvernement datant du 30 octobre 2018 et dans laquelle il oblige les administrations publiques et les collectivités locales a utiliser l’arabe et la langue amazighe. Cependant, la langue amazigh reste marginalisée dans l'administration, malgré son statut de langue officielle. Cette langue millénaire n'a même pas été citée par cette ministre et n'est pour l'instant pas utilisée dans l'administration marocaine.
Il est important de noter que le Maroc, pays où 36 % de la population sont francophones, est membre de l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie depuis 1981. Cette décision d'imposer l'arabe dans l'administration, ou plutôt d'en exclure le français, risque d'envenimer les relations franco-marocaines, qui traversent déjà une période de froid et qui s'enlisent.