Les règlements de compte à Marseille, dans le sud de la France, sont de plus en plus sanglants et semblent avoir changé un peu de nature, dans la mesure où ils n'opposent pas les deux familles originaires de Khenchela, en Algérie, comme on a été habitué, dans le nord de la ville phocéenne, mais plutôt un gang algérien (DZ Mafia) et un autre non identifié, mais qu'on appelle Yoda.
Il faut dire que ces règlements de compte, à coups de fusil mitrailleur de type Kalachnikov, des armes de poing et autres, se sont clairement multipliés depuis le début de l'année, au point où le 15 août, c'est la 36e victime qui a été dénombrée à Marseille, plus précisément dans le 14e arrondissement. Selon la « légende » rapportée par les médias français, un simple jet de glaçon à Phuket, en Thaïlande, a déclenché une bagarre en janvier, conduisant aux nombreux homicides à Marseille, mais aussi en Espagne.
En effet, les deux gangs désignés sous les vocables de DZ Mafia et Yoda s'affrontent depuis janvier parce que le chef de DZ Mafia, un certain Mehdi Abdelatif Laribi, a été malmené dans la bagarre de Phuket et a juré vengeance dans la ville phocéenne. Selon une source policière citée par Le Journal du Dimanche (JDD), le boss du gang DZ Mafia a déclaré que « plus aucun n'allait manger sur les points stups de la Paternelle et sur tous ceux en lien avec le clan Yoda mené par un certain Félix Bingui, alias Féfé ou Le Chat ».
Vers un record des règlements de compte à Marseille
Si ce morceau de glace est à l'origine de cette hécatombe qui frappe Marseille, il se dirige vers un record sans précédent, dans la mesure où le bilan de ces 8 premiers mois de 2023 a déjà dépassé celui de toute l'année 2022. C'est dire que la police et la justice marseillaises s'attendent à plus de meurtres avant le 31 décembre dans cette guerre sans merci menée par les trafiquants de drogue de la ville phocéenne.
Donc, la deuxième ville de France est ensanglantée depuis de longues années, mais depuis janvier, les règlements de compte sont plus intenses et violents. Et ils ont été plus nombreux en ce mois d'août avec 7 homicides dont les auteurs et les victimes sont principalement des adolescents ou des jeunes de moins de 30 ans.
Les gangs de Marseille recrutent des adolescents inconnus des services de police
D'ailleurs, c'est ce qui rend la mission de la police judiciaire de Marseille très difficile, puisque la majorité des membres des commandos choisis pour exécuter les adversaires sont des adolescents et des jeunes inconnus des services de police. Les responsables des gangs ont compris qu'ils devaient recruter des jeunes difficiles à identifier par les policiers. « Ce sont des gamins, quasiment inconnus de la police et de la justice, ou très peu connus et qui n'ont pas des profils de tueur. C'est donc difficile pour nous de les détecter », ajoute la même source au JDD.
En fait, à chaque fois qu'un commando tombe dans les filets des services de sécurité ou que des réseaux sont carrément démantelés, les gangs ne trouvent aucune difficulté à recruter de nouveaux membres et surtout de nouveaux tueurs. Même si ces opérations coups de poing sont souvent accompagnées par la récupération des plusieurs armes dont les fusils Kalachnikov, des armes de poing, des fusils et des munitions, elles gênent peu le trafic de drogue mené par ces gangs et ne l'arrêtent pas.