Le programme scolaire français ne doit plus être enseigné dans les écoles privées en Algérie. Désormais, seul le programme national est autorisé au sein de ces établissements. La décision prise par le ministère algérien de l'Education nationale, est entrée en vigueur depuis la nouvelle rentrée scolaire 2023-2024. Une décision qui a surpris de nombreux parents dont les enfants sont scolarisés dans des écoles privées.
Les établissements d'enseignement privés en Algérie ont été destinataires avant la rentrée des classes d'une note du ministère de l'Education nationale, leur rappelant que seul le programme national est autorisé à être enseigné aux élèves de ces établissements dans les trois cycles (primaire, moyen et secondaire). Il s'agit au fait d'un rappel, puisque ces mêmes écoles privées ont été destinataires de cette note en septembre 2021.
Dans cette note, le ministère explique que certaines écoles privées enseignent le programme français aux élèves alors que, « conformément à la loi », ces écoles privées sont « soumises aux mêmes textes réglementaires et législatifs qui régissent les établissements d'enseignement publics ». Le ministre a fait savoir que « toute violation des lois les exposera à des sanctions sévères allant jusqu'à la fermeture définitive de l'établissement ».
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Malgré cette note qui remonte à deux années, la majorité des écoles privées ont continué à prodiguer les cours à leurs élèves en suivant le programme français. Une situation qui a poussé les autorités algériennes à réagir à nouveau en optant pour une « interdiction totale », dès cette rentrée, de l'enseignement en français dans les écoles privées. C'est ce qui ressort en effet d'un courrier adressé aux parents, par des directeurs de ces établissements privés.
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Dans ce courrier que le journal français Le Figaro a pu consulter, un directeur d'une école privée située à Alger explique que le ministère de l'Éducation a désormais décidé « d'appliquer la loi stricto sensu ». Cela veut dire la fin du « double programme », pratiquée dans les écoles privées en Algérie, permettant aux élèves de suivre à la fois le programme algérien et le programme français.
Le chef d'établissement explique dans son courrier ce que cela implique : l'interdiction d'utiliser les manuels autres que ceux du programme tracé par l'État algérien, et le respect des cinq heures de programme de langue étrangère. Par ailleurs, si l'examen du baccalauréat en candidat libre est toujours autorisé, les épreuves ne se dérouleront plus au lycée international Alexandre-Dumas à Alger, aussi appelé « lycée français ». Les candidats au bac français en Algérie devront donc se rendre à l'étranger, notamment la Tunisie où le programme français est toujours enseigné dans les lycées privés du pays.
En décidant d'interdire l'enseignement du programme français dans ses écoles privées, l'Algérie veut ainsi montrer son choix de reléguer la langue de Molière au sein de la société très portée sur cette langue. En effet même si le français reste la première langue étrangère dans le système éducatif algérien, il subit désormais la concurrence de l'anglais, devenu obligatoire dès la troisième année du primaire. Les autorités algériennes ont aussi opté récemment pour l'anglais comme langue d'enseignement à l'université à la place du français.
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