Le scandale Pegasus, ce logiciel d’espionnage qui avait éclaté en 2021, n’a pas encore livré tous ses secrets. Plusieurs hauts responsables politiques et miliaires de nombreux pays y sont impliqués. C’est le cas de l’ancienne patronne des renseignements espagnols, Paz Esteban, qui se retrouve au cœur du scandale.
En effet, après avoir été destituée de son poste l’année dernière par le gouvernement de Pedro Sánchez en lien avec ce scandale, l'ancienne directrice des services des renseignements espagnols Paz Esteban, a été inculpée, lundi 16 octobre, par la justice espagnole pour avoir espionné à l’aide du logiciel Pegasus un dirigeant politique de son pays.
Elle a été convoquée par le juge chargé de l'affaire à Barcelone et doit comparaître devant la justice le 13 décembre. Elle est inculpée pour l'espionnage du président régional indépendantiste catalan, Pere Aragonès, au moyen du logiciel Pegasus. Dans un document judiciaire, le juge a admis la plainte de Pere Aragonès et a indiqué que les faits dénoncés par ce dernier pourraient constituer des infractions pénales, notamment l'écoute illégale de communications et l'espionnage informatique.
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La liste des victimes du logiciel Pegasus s’allonge
Le dirigeant indépendantiste catalan a salué la décision de la justice de son pays en affirmant que l'admission de sa plainte contre l’ancienne patronne des renseignements était un pas important vers la vérité. « Nous voulons savoir qui a ordonné l’espionnage du mouvement indépendantiste », a indiqué Pere Aragonès dans un message publié sur son compte X, (anciennement Twitter). Le président régional de la Catalogne avait porté plainte l’an dernier contre Paz Esteban et contre NSO, la société israélienne ayant conçu Pegasus.
Le scandale Pegasus qui a éclaté en juillet 2021 a vu l’implication de nombreux Etats. En plus de l’Espagne, le Maroc figure également parmi les pays ayant eu recours à ce logiciel pour espionner de nombreuses personnalités politiques et médiatiques à travers le monde. Le président français Emmanuel Macron ferait partie des victimes de l’espionnage marocain. Un des numéros de téléphone portable du chef de l'État français a été sélectionné en 2019 par les services de renseignements marocains pour une possible infection via le logiciel espion Pegasus, rapportait le journal Le Monde.