Communément appelés « les chibanis », les retraités de l'Afrique du Nord qui ont passé leur vie à trimer en France, ne savent plus à quel saint se vouer. Pour leur retraite, ils sont partagés entre deux rives. Ces vieux ayant surtout exercé dans les métiers difficiles sont pour une bonne partie illettrés, se retrouvent dans une situation difficile en raison de la dématérialisation des démarches.
En effet, ces retraités qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies ont du mal à accomplir les démarches administratives en ligne. De nombreux retraités se retrouvent donc sans pensions de retraite pendant des mois et certains durant des années. Ils se sont organisés en collectif pour faire valoir leurs droits. En effet, le collectif Retraite Île-de-France (IDF) a décidé d'agir pour faire bouger la situation. Il a organisé un rassemblement devant le siège de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) pour dénoncer la dématérialisation des procédures qui compliquent l’accès aux droits.
Les chibanis sans ressources pendant des mois
Adama Dioumassy qui a participé à ce rassemblement a déclaré : « Ma famille a besoin de moi, mais je n’ai pas de ressources. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) ne me répond pas ». Comme lui, ils sont nombreux à être dans la même situation qui ne fait que compliquer la précarité dans laquelle vivent ces "chibanis" et leurs familles. Ce collectif a réuni 10'000 signatures sur une pétition pour défendre un accès aux droits retraite à toutes les personnes âgées. Il s'agit notamment des plus vulnérables, isolées et éloignées du numérique. « On a dix mille signatures, mais on sait que ces difficultés représentent encore des milliers et des milliers de personnes qui n’arrivent pas à contacter la CNAV », alerte Maïa Lecoin du Café social.
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Il faut dire que la dématérialisation des services de la CNAC a eu un impact sur les démarches de ces retraités qui ne maîtrisent pas les outils informatiques. Ils se sont retrouvés impuissants devant la fermeture des guichets physiques et certains ont perdu leurs retraites. Pour ces chibanis, les démarches pour accéder à leurs pensions de retraite deviennent des parcours du combattant, les laissant sans ressources durant des mois, voire des années.