Djamel Belmadi : et si tout ce qui a été dit était faux ?

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Beaucoup a été dit sur l'ex-sélectionneur national Djamel Belmadi et sa relation avec la Fédération algérienne de football (FAF) entre son limogeage le 24 janvier et la finalisation de l'accord désignant Vladimir Petkovic comme son successeur le 29 février. Précision : Belmadi n'a jamais intervenu publiquement et la FAF s'est contentée de quelques communiqués, loin d'expliquer tous les tenants et les aboutissants de cette affaire.

Mais entre le mutisme de Belmadi et la communication minimale de la FAF et de Walid Sadi, les supporters algériens ont été bombardés d'informations provenant des deux parties, les uns accusant les autres de tout et n'importe quoi. De nombreux intervenants, particulièrement des journalistes ont fait circuler des informations sans que le supporter ne soit capable de les confirmer. Des informations parfois favorables à Djamel Belmadi et parfois favorables à Sadi et la FAF.

En effet, ce sont des "sources" citées par des journalistes, notamment Hafid Derradji, qui ont évoqué la revendication de Belmadi d'une indemnité évaluée à 7 millions d'euros alors d'autres "sources" ont estimé que l'ex-sélectionneur national n'avait pas aimé que Walid Sadi ait ébruité l'accord initial depuis un pays étranger. En réalité, quand les sources sont proches de Sadi, Belmadi est descendu en flammes, mais quand elles sont proches de Belmadi, c'est Sadi et la FAF qui sont descendus en flammes, avec des ricochets touchant l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua.

Volonté de Walid Sadi et de la FAF de se débarrasser de Djamel Belmadi bien avant la CAN 2023

Et si tout ce qui a été dit était faux ? Y a-t-il des supporters qui ont pensé se poser cette question et envisager un autre scénario plein de non-dits ? Pourtant, c'est une possibilité que personne ne peut écarter même si personne ne peut l'affirmer avec certitude. Et si Walid Sadi avait réellement l'intention d'écarter Belmadi bien avant la Coupe d'Afrique des nations et la débâcle des Verts ? Cette volonté aurait pu coïncider avec celle de Djamel Belmadi de poursuivre sa mission en prévision de la CAN 2025 au Maroc et la Coupe du monde 2026.

Il faut dire que ce scénario est alimenté par des idées palpables, même s'il manque de faits concrets et des propos publics. C'est en somme comme les scénarios servis par les sources proches de la FAF et les sources proches de Belmadi. Selon ce scénario négligé, Djamel Belmadi ne s'attendait pas à la débâcle de son équipe à Bouaké et espérait poursuivre sa mission à la tête de la sélection algérienne jusqu'à la Coupe du monde 2026 dont la phase finale aura lieu au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

Belmadi voulait aller en Coupe du monde 2026 avec l'Algérie

En fait, Belmadi tenait vraiment à rester sélectionneur pour deux raisons principales. La première raison, c'est qu'il était convaincu qu'il allait qualifier l'Algérie à la Coupe du monde, la nouvelle formule des qualifications étant considérée comme très favorable à l'Algérie. Avec deux victoires déjà dans le groupe G, Belmadi avait à cœur de se racheter après avoir échoué à qualifier les Verts au mondial 2022. Pour lui, la qualification au mondial nord-américain est à portée de main.

La seconde raison qui encourageait Djamel Belmadi à rester sélectionneur de l'Algérie, c'est qu'il était convaincu qu'il allait faire une bonne CAN 2025 au Maroc. Pourquoi ? Parce que les conditions climatiques au Maroc seront très favorables et que l'équipe d'Algérie n'avait pas besoin de se chercher un endroit pour un stage pré-CAN, le stade d'Oran étant très suffisant pour cela. Les conditions au Maroc seront très différentes de celles vécues au Cameroun en 2022 et en Côte d'Ivoire en 2024.

Djamel Belmadi était convaincu qu'il allait faire une bonne CAN 2025 au Maroc

Donc, une bonne CAN 2025 et une qualification à la Coupe du monde 2026 étaient l'argument parfait pour Djamel Belmadi afin d'espérer une poursuite de sa mission à la tête de la sélection algérienne. Mais il savait aussi qu'il était surveillé de près et qu'au moindre faux pas, il serait zigouillé. Et c'est ce qu'il s'est passé avec cette débâcle à la CAN et la défaite face à la Mauritanie alors que l'Algérie n'avait besoin que d'un point pour se qualifier.

En fait, même après cette défaite et cette élimination, Belmadi ne voulait pas lâcher prise. Beaucoup pensent que c'est pour préserver son salaire mirobolant et ses privilèges, mais c'est faux. Ayant entamé sa mission avec les Verts par un sacre africain mémorable, Belmadi ne voulait pas sortir par la petite porte, surtout pas avec des insultes devant l'hôtel de Bouaké. Dans sa courte discussion avec le président de la FAF en Côte d'Ivoire, c'est vrai qu'ils se sont entendus sur un départ, mais Djamel Belmadi a fait savoir à son interlocuteur qu'ils devraient laisser cette discussion pour Alger.

Le tweet de Sadi qui a fait tomber Belmadi

Mais Walid Sadi ne l'entendait pas de cette oreille. Il ne voulait laisser aucune chance à l'ex-sélectionneur qui comptait sur ses soutiens à Alger pour rebondir. C'est ce qui explique le tweet précipité et maladroit posté depuis Bouaké et qui annonçait l'accord pour une résiliation à l'amiable entre Sadi et Belmadi. Le président de la FAF n'a pas manqué de poster d'autres tweets pour promettre monts et merveilles aux supporters algériens afin de les amener à ne pas contester le limogeage de Belmadi.

C'est à partir de là que Djamel Belmadi s'est senti piégé, avec des soutiens incapables de le maintenir à son poste. À partir de ce jour, il a changé de fusil d'épaule pour réclamer des indemnités pour retarder la signature de la résiliation de contrat. Et tant que la nomination officielle d'un successeur n'était pas là, il espérait toujours un retournement de situation. D'ailleurs, on a même eu parmi les possibles successeurs, le nom de Belmadi comme probable sélectionneur maintenu. Mais c'était compter sans la détermination de Sadi et de son équipe de s'en débarrasser une bonne fois pour toutes, quitte à payer rubis sur l'ongle la somme de 7 millions d'euros.

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